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Prison et contre-productivité

Scènes de la vie carcérale

Hitler purgera sa peine, dans la prison de Landsberg am Lech, en Bavière, en compagnie de quelques comparses. Il y jouit d'une cellule spacieuse, confortablement meublée, où il reçoit. Il n'y passera, finalement, que treize mois, du 11 novembre 1923 au 20 décembre 1924.

Profitant de son incarcération, Hitler commence à dicter, à Rudolf Hess, un compte rendu de sa vie et de ses opinions. Mein Kampf, Mon Combat, est rédigé, par Hitler, en 1924-25. Il contient des éléments autobiographiques, l'histoire des débuts du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ainsi que diverses réflexions, sur la propagande, ou l'art oratoire. Hitler y expose, dans un style haineux, sa « conception du monde », avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses, mais aussi racistes et, ouvertement, antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultra-nationalisme, et de revanchisme. Il s’en prend, violemment, à la France : « un pays en voie de négrification ». Les Slaves sont présentés comme des sous-hommes. Mein Kampf n’a pas été pris suffisamment au sérieux. Charles de Gaulle y voyait un pamphlet pangermanique. Léon Blum s’en gaussait, considérant qu’il s’agissait d’un pensum, écrit par un fou. Churchill était plus inquiet. La diffusion de Mein Kampf a été considérable : sous le IIIe Reich, ce livre est diffusé à 12 450 000 exemplaires.

Prison de Landsberg, automne 1923.
"Nous avons lamentablement échoué. Ces vermines de Kahr, Seisser, et Lossow, nous ont trahis. Ils voulaient organiser leur propre mouvement, et m'éliminer. Ils avaient décidé de déclarer l'indépendance de la Bavière, de la séparer du reste de l'Allemagne, et de donner le trône au prince héritier Rupprecht ! Si cet imbécile de Ludendorff ne les avait pas laissés quitter la Bürgerbräukeller, c'est nous qui serions maintenant au pouvoir. Nous avons perdu seize hommes : tous des héros ! Ils sont morts pour que renaisse l'Allemagne. Leur nom doit être gravé, dans la mémoire de tous les patriotes véritables. Je suis un minable : j'aurais dû mourir avec eux. Pourquoi ai-je laissé Scheubner-Richter me plaquer au sol, dès que la police a ouvert le feu ? Je le vois encore tomber, couvert de sang, et je me vois m'en tirer, à bon compte, moi, le lâche ! Mais Ludendorff, lui, ne s'est pas enfui : il a poursuivi son chemin, vers le camp adverse, la tête haute, alors que les balles pleuvaient, autour de lui. Pourquoi n ai-je pas eu le courage de mettre fin à mes jours, quand je me suis réfugié chez Hanfstaengl ? Je ne sais toujours pas pourquoi j ai laissé Hélène me ravir le pistolet des mains. Nous sommes la risée de tous les journaux du pays maintenant : ils présentent notre mouvement comme le « putsch grotesque de la Brasserie », et me traitent de « pion du général ». Des journalistes se sont même empressés de publier ma nécrologie, et ont écrit en gros titres : « Politiquement, Hitler est mort. » Je peux tout supporter, sauf l'opprobre. Je souffre terriblement à l'épaule. Peut-être ai-je un os brisé. Je ne veux rien. Seulement de l'eau. Et fermer les yeux. Pour toujours, si possible."

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève

Amedeo Bordiga passe le reste de sa vie en prison. C’est pendant sa captivité qu’il rédige 33 cahiers de critique philosophique et politique, édités dès 1947, par Einaudi.

Les peines de ses camarades seront si faibles qu’elles seront absorbées, par leur détention provisoire. Hitler, quant à lui, sera, finalement, condamné à, seulement, cinq ans de détention. Le tribunal justifiera sa clémence, en arguant que les putschistes « avaient été guidés par un pur esprit patriotique et par la plus noble des volontés ». Hitler purgera sa peine, dans la prison de Landsberg am Lech, en Bavière, en compagnie de quelques complices. Il y bénéficie d'une cellule spacieuse, et confortablement meublée, où il reçoit. Il n'y passera, finalement, que treize mois, du 11 novembre 1923 au 20 décembre 1924.

"Nous avons lamentablement échoué. Ces vermines de Kahr, Seisser, et Lossow, nous ont trahis. Si cet imbécile de Ludendorff ne les avait pas laissés quitter la Bürgerbräukeller, c'est nous qui serions, maintenant, au pouvoir. Nous avons perdu seize hommes : tous des héros ! Je suis un minable : j'aurais dû mourir avec eux. Je le vois encore tomber, couvert de sang, et je me vois m'en tirer, à bon compte, moi, le lâche ! Pourquoi n ai-je pas eu le courage de mettre fin à mes jours ? Nous sommes la risée de tous les journaux du pays, maintenant. Des journalistes se sont même empressés de publier ma nécrologie, et ont écrit en gros titres : « Politiquement, Hitler est mort. » Je peux tout supporter, sauf l'opprobre. Je souffre terriblement. Je ne veux rien. Seulement de l'eau. Et fermer les yeux. Pour toujours, si possible."
Adolf Hitler, prison de Landsberg, automne 1923.

1905, Rosa Luxemburg (1871 Zamość, Pologne - 1919 Berlin) retourne en Pologne, où elle est arrêtée. Revenue à Berlin, elle est poursuivie, et condamnée, pour incitation à la révolution, à deux mois de prison. Rosa passera, en raison de son hostilité à la guerre, presque toute la durée de la Première guerre mondiale, en prison. Le reste de sa courte vie n’est qu’un combat politique de chaque instant mené en liberté précaire, ou en détention. Rosa soutient la Révolution russe de 1917, depuis sa prison. L’ébullition qui survient en Allemagne, avec la défaite de novembre 1918, permet, à Rosa, de sortir de prison, le 8. Le 15 janvier 1919, Rosa et Karl sont arrêtés, dans leur petit appartement berlinois.

"Oui, je pense que les prisonnières m’aiment bien, du moins celles qui ont été jetées en prison avec moi. Il est si facile d’obtenir leur amour. La plus petite marque de gentillesse les émeut. — elles sont si reconnaissantes. Mais que peut-on faire pour elles ?"
Emma Goldman (1869 Kowno, Lietuvos Respublika - 1940 Toronto, Canada), intellectuelle et anarchiste russe, connue pour ses écrits, et ses discours radicaux, libertaires et féministes.

Le vieil homme est transporté sur une chaise, qu’il ne quitte jamais. Il est surveillé par des geôliers pointilleux. L’armée russe entre à Turin : le Directoire prend la décision d’évacuer Pie VI, à Valence. Pie VI n’en peut plus, mais les ordres sont formels : « Le pape doit quitter Briançon mort ou vif ».

Lev Davidovitch est transféré de prison en prison, d'abord à Nikolaïev puis à Kherson, et à Odessa. Il en profite pour étudier de nombreux textes, disponibles à la bibliothèque de la prison, et acquiert une vaste culture politique, philosophique, et littéraire. Les lectures qu'il fait, à cette époque, complètent sa connaissance des théories marxistes. A fin d'éviter leur séparation, Bronstein épouse Alexandra Sokolovskaïa, en 1900, à la prison de Moscou.

Au cours de l'été 1902, Lev s'évade de Sibérie. L'usage d'un pseudonyme étant habituel, chez les révolutionnaires russes, il prend, alors, comme pseudonyme, le nom de Trotski, celui d'un gardien de la prison d'Odessa, ce qui lui permet de dissimuler ses origines juives. Un nom à inscrire sur le faux passeport que l'organisation clandestine lui a fourni. Il se réfugie, à Londres.

Surnommé Makhno, il participe à des incendies de propriétés, tuant un commissaire de police, qui conduisirent à son arrestation, en septembre 1907. Il est condamné à mort, en 1910. En raison de son jeune âge, sa peine est commuée en réclusion à perpétuité. Il est, également, condamné aux travaux forcés. Puis est transféré à la prison de la Boutyrka à Moscou, qui accueille les prisonniers politiques. Février libère Makhno de prison.

Liebknecht est arrêté, en mai 1916, lors d’une manifestation aux cris de « À bas la guerre ! À bas le gouvernement ». Karl Liebknecht had also been freed from prison. Le lendemain, Karl Liebknecht (1871 Leipzig - 1919 Berlin) est arrêté, dans le petit appartement d’un quartier de Berlin où il se cachait.

Leo Jogiches, qui a échappé à la répression de janvier, tente de faire éclater la vérité sur son meurtre. Il est, à son tour, arrêté, et abattu, un mois plus tard, "en fuite", dans la cellule de sa prison.

De sa prison : "Ah ! chère amie, j’ai vu ici une grande souffrance. Dans la cour où j’ai droit à des promenades, arrivent fréquemment des chariots de l’armée remplis à ras bord de sacs ou d’uniformes de soldats et de vieilles chemises souvent tachées de sang. On décharge tout cela chez nous, on le répartit dans les cellules, pour que les femmes le réparent, puis c’est réexpédié dans les casernes..."

Profitant de son incarcération, Hitler commence à dicter, à Rudolf Hess, un compte rendu de sa vie et de ses opinions. Mein Kampf, Mon Combat, est rédigé, par Hitler, en 1924-25. Il contient des éléments autobiographiques, l'histoire des débuts du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ainsi que diverses réflexions, sur la propagande, ou l'art oratoire. Hitler y expose, dans un style haineux, sa « conception du monde », avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses, mais aussi racistes et, ouvertement, antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultra-nationalisme, et de revanchisme.

Antonio Gramsci (1891 Ales, Sardigna - 1937 Roma) est un philosophe, écrivain et théoricien politique italien. Membre fondateur du Parti communiste italien, qu'il dirige, un temps, il est emprisonné par le régime mussolinien, de 1926, à sa mort. En tant qu'intellectuel marxiste, ses travaux, menés principalement pendant ses onze années d'emprisonnement, portent sur l'histoire de l'Italie, le nationalisme, les partis politiques, la littérature (notamment l'œuvre de Machiavel), l'époque de la Renaissance et de la Réforme, ou encore le matérialisme historique.

"C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève
"
Le Chant des Partisans, né à Londres, en mai 1943.

Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos, est le fils d'un riche avocat communiste vénézuélien. Il fut prénommé Ilich en hommage à Lénine. Né le 12 octobre 1949, il est, surtout, connu, pour les différents attentats qu'il a perpétrés, en Europe, et pour son habileté à rester dans la clandestinité. Condamné, par la justice française, à la réclusion criminelle à perpétuité, pour assassinats, il est, actuellement, incarcéré à la maison centrale de Poissy, dans les Yvelines.

Date de dernière mise à jour : 18/02/2024