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Année 1933

J'espère que vous ne me rendez pas responsable

Celui qui a été nommé, à la tête de la République de Weimar, en 1925, n’a jamais adhéré aux valeurs démocratiques, et ne croyait pas aux partis. Il ne se scandalisera, donc, pas, lorsqu'il n’en restera plus qu’un.

Le président Paul von Hindenburg (1847 Posen, Polska  - 1934 Kisielice) déclare : « Messieurs, j'espère que vous ne me rendez pas responsable de devoir nommer ce caporal autrichien chancelier du Reich ! »

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler, fondateur, et figure centrale, du Nationalsozialismus, est appelé, par le président Hindenburg, à la Chancellerie. Il forme un gouvernement, qu'il présente, à l'hôtel Kaiserhof. Les SA défilent, dans les rues, pour acclamer leur chef, nouvellement et, parfaitement légalement, arrivé au pouvoir. Dès son accession au pouvoir, Hitler travaille à transformer l'Allemagne en une dictature, à parti unique, totalitaire, impérialiste, antisémite, raciste et xénophobe, appelée Troisième Reich.

Au lendemain de l’accession de Hitler à la chancellerie, Gustav Krupp lui exprime son soutien, au nom de la Confédération de l’industrie, qu’il préside. Les industriels, indique-t-il, ne peuvent que « coopérer » avec un gouvernement qui prend à cœur le « bien-être du peuple allemand ».

La décision du chef de l’Etat d'ouvrir, à Adolf Hitler (1889 Braunau am Inn, Österreichisch-Ungarische Monarchie - 1945 Berlin), grand, les portes du pouvoir, n’avait rien d’inéluctable. Alors que l’économie se redressait, et que l’électorat, du Parti national-socialiste, se réduisait, Hindenburg n'y était nullement contraint. Il pouvait accepter la proposition, de Kurt von Schleicher (1882 Brandenburg an der Havel, Brandenburg- 1934 Neubabelsberg), de dissoudre le Parlement, et d’organiser, dans les deux mois, conformément à la Constitution de Weimar, de nouvelles élections législatives.

Reinhard Heydrich (1904 Halle, Sachsen - 1942 Praha, protectorat de Bohême-Moravie), SS-obergruppenführer, adjoint direct de Heinrich Himmler (1900 Munich, Allemagne - 1945 Lunebourg), dès 1933, laisse dynamiter six synagogues de Paris, par les collaborationnistes doriotistes du PPF, avec des explosifs fournis par ses services, afin de bien montrer que la France ne sera plus jamais « la citadelle européenne des Juifs » et que ceux-ci doivent craindre pour leur vie partout en Europe occupée.

Dans son édition du 17 mars 1933, au moment des premières persécutions des Juifs par les nazis, le quotidien palestinien en hébreu Davar publie l'article « À l’heure de la Shoah des Juifs allemands », et affirme que « les Juifs allemands encouraient la destruction ».

Alexandre est russe, et champion de tennis. Gary lui empruntera ses exploits, dans La Promesse de l'aube. René, fils d'Alexandre Agid, propriétaire de L'Hermitage, un palace où il accueille les altesses et les pachas, convie Romain pour le déjeuner du dimanche. François, venu de Paris, est exilé à Nice, en tant qu'interne, par ses parents, parce qu'il néglige ses études. Enfin, Sigurd est un jeune Suédois, très bien élevé, et serré, de près, par un père, d'une sévérité extrême, qui s'indigne du relâchement de l'éducation française. Tous seront reçus, au baccalauréat de philosophie, en 1933.

En octobre 1933, il s’inscrit à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Il habite rue Roux-Alphéran. Il passe beaucoup de temps au Café des deux garçons, cours Mirabeau, voulant écrire comme Malraux qui, cette année-là, décroche le prix Goncourt, pour La Condition humaine. Il rédige son premier roman : Le vin des morts. L’action se passe sous terre et met en scène des morts-vivants.

Date de dernière mise à jour : 09/02/2024