Dès 1943-44, à mesure de la libération de l'URSS, les Soviétiques lancent des enquêtes approfondies. Ils jugent et condamnent des Allemands responsables de massacres, et nombre de leurs complices locaux. Les épurations menées dans les différents pays libérés ont permis de juger une partie des responsables de la Solution finale.
Les revers militaires, et le besoin de main-d'œuvre, obligent les nazis à mettre à part un certain nombre de « Juifs de travail » (Arbeitsjuden), dans des camps de travail, assez durs, mais où leur mort n'est pas recherchée, et leur déportation, au moins, retardée.
En 1944, Raoul Wallenberg, jeune diplomate suédois, sauve des dizaines de milliers de Juifs hongrois de la mort, en les cachant, dans les bâtiments de la légation suédoise de Budapest, et en leur fournissant de faux passeports suédois.
Le 19 mars 1944, les nazis envahissent leur allié hongrois, qui songe à virer de bord à l'approche de l'Armée rouge. Le nouveau premier ministre, Döme Sztójay, collabore pleinement avec les Allemands. Le processus de concentration et de déportation des Juifs s'y répète sur le même schéma qu'ailleurs, mais de manière particulièrement accélérée : étoile jaune obligatoire, constitution de conseils juifs, enfermement en ghettos, puis déportations.
Lors de la liquidation du « camp des familles », en avril 1944, la plupart des 140 000 personnes à y avoir transité, en majorité des Tchèques ont, ensuite, été déportées à Auschwitz, où elles seront assassinées. Le premier train de victimes de Hongrie partit le 15 mai 1944.
Sur ces 435 000 Juifs provinciaux, activement déportés, par Adolf Eichmann, du 15 mai au 8 juillet 1944, avec l'aide des forces de l'ordre hongroises, seuls 10 % ont été mis au travail forcé, les autres étant exterminés, à l'arrivée à Birkenau.
Pour accélérer la cadence de mise à mort, en dérivation de la ligne principale un tronçon de voie ferrée est construit qui, une fois franchi le porche d'entrée, en forme de tour, entre dans le camp, pour aboutir à proximité immédiate des chambres à gaz.
On aménage une rampe pour la descente des déportés et la sélection. Cette rampe deviendra l'un des symboles les plus connus d'Auschwitz, et du génocide. Les crématoires ne suffisant plus à l'incinération de tous les cadavres à un rythme suffisant, des milliers d'entre eux sont brûlés en plein air sur d'énormes bûchers. À cette période, Auschwitz reçoit jusqu'à quatre trains quotidiens, et les opérations de mise à mort, par le Zyklon B, tuent jusqu'à 10 000 personnes par jour.
Le 29 juin 1944, à Rillieux, le chef milicien Paul Touvier fait abattre, arbitrairement, sept Juifs, pour venger la mort de l'orateur collaborationniste Philippe Henriot, exécuté par la Résistance, le 28 juin 1944.
L'amiral Horthy, qui avait autorisé les transports dans un premier temps, retire son autorisation le 9 juillet, alors que des informations sur l'extermination parviennent en Hongrie, et que le Vatican, ou les États-Unis, multiplient les pressions.
À Bordeaux, le préfet régional, Maurice Sabatier, et son secrétaire général de la préfecture de Gironde, Maurice Papon, font partir, le 18 juillet, un premier convoi de 172 personnes. Dix autres suivront, jusqu'au 5 juin 1944, totalisant 1560 victimes.
Au ghetto de Lodz, dernier ghetto subsistant, en Pologne, le très controversé Chaim Rumkowski se comporte en véritable dictateur, avec les quelque 200 000 Juifs, qui y sont entassés. Il met le ghetto au service de l'effort de guerre allemand, fournissant la main-d'œuvre à 117 petites usines de textile, fabriquant des uniformes pour la Wehrmacht. Sa police juive participe aux déportations, traquant ceux qui se cachent, ou se montrent réfractaires. Le ghetto se vide, progressivement.
L'industrie de la mort atteint son apogée, en août 1944, avec la liquidation des 67 000 dernières victimes du ghetto, à Auschwitz. Rumkowski, et sa famille, sont déportés, dans le dernier convoi. L’homme fut, peut-être, tué, par les déportés, eux-mêmes, pendant le trajet.
La même tragédie se reproduira, le 5 août 1944, sur le navire Mefküre, battant pavillon turc, et de la Croix-rouge, transportant plus de 300 réfugiés juifs roumains, à travers la mer Noire, et coulé par un sous-marin soviétique.
À partir du 15 août, le SD commence à rafler les Juifs d'Anvers, avec la collaboration, active, des autorités communales. À Bruxelles, où le bourgmestre, Jules Coelst, a refusé d'aider l'occupant, les rafles de septembre donnent des résultats nettement moins satisfaisants.
Le 23 août 1944, alors que le régime fasciste est renversé, et que la Roumanie rejoint les Alliés, les journaux de Bucarest annoncent que le nouveau gouvernement de Constantin Sănătescu abroge toute la législation antisémite.
Quant aux Juifs de Hollande, jusqu'au 5 septembre 1944, 57 convois de Westerbork ont apporté 51 130 victimes, dont 18 408 ont été désignées aptes au travail, les 64 % autres gazées immédiatement.
Les déportations sont suspendues jusqu'au 15 octobre, alors que 150 000 Juifs demeurent encore domiciliés, ou réfugiés, à Budapest, où ils survivent tant bien que mal, dans le ghetto, spoliés de tout.
Le 15 octobre, Horthy est arrêté, par les nazis, et remplacé par les collaborationnistes des Croix fléchées, qui instaurent un gouvernement fasciste hongrois. Sous la conduite de leur chef, le nouveau Premier Ministre Ferenc Szálasi, les Croix fléchées relancent la persécution, et multiplient, sur place, les massacres désordonnés de Juifs et les marches de la mort.
Les derniers gazages ont lieu fin, novembre 1944, à Auschwitz, alors que les nazis, aux abois, commencent à détruire les installations, et les preuves, du génocide. L'extermination ne s'arrête pas, pour autant. Ainsi à partir du 8 novembre 1944, Adolf Eichmann soumet des dizaines de milliers de Juifs hongrois à une « marche de la mort » éprouvante, de Budapest à la frontière du Reich.