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Shoah 1943

Dès 1943, les autorités polonaises en exil sont informées

A partir de 1943, les autorités polonaises, en exil, alimentées, en informations de première main, par la Résistance intérieure, fournissent, aux gouvernements alliés, et aux opinions publiques du monde libre, les rapports les plus précis, sur l'extermination, en cours, des populations juives. Elles appellent, à des actions spécifiques, pour y mettre fin. En vain.

Au cours de l'année 1943, sur l'ordre de Himmler, les ghettos sont progressivement réorganisés en camps de concentration. Ce ne sont plus les administrations civiles qui s'en occupent mais les SS. En Ostland, les tueries continuent jusqu'à la disparition quasi totale des Juifs.

Malgré les risques, et la surveillance totalitaire de la Gestapo, de rares milliers de Juifs, appelés U-Boot ou « sous-marins », ont réussi à survivre, clandestinement, dans les villes allemandes, jusqu'à la fin, avec l'aide d'Allemands « aryens », bienveillants.

Par ailleurs, c'est aussi la ville de certains miracles comme la révolte des femmes de la Rosenstraße, manifestation au cours de laquelle des femmes « aryennes » ont réussi à obtenir la libération de leurs maris juifs enlevés par la Gestapo lors de la « Fabrikaktion », la rafle du 27 février 1943.

Stephen Wise, ami du président américain Roosevelt, tente, régulièrement, de l’alerter, sur le sort des Juifs européens. Il rassemble, en mars 1943, contre le massacre en cours, 75 000 manifestants.

Mais, la communauté juive américaine, réputée si puissante, n'a, que peu, poussé, son gouvernement, à agir, en faveur des Juifs d'Europe, par peur de favoriser une poussée d’antisémitisme, aux États-Unis.

Tom Segev est un historien, journaliste et écrivain israélien, né à Jérusalem, le premier mars 1945. Ses parents, nés en Allemagne, ont été persécutés, en tant que communistes, lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir, et ont immigré, en Palestine mandataire, en 1935.

Seguev a montré que, pour les Sionistes de l'époque, le sort des Juifs d'Europe n'avait constitué, pendant la guerre, qu'un problème secondaire. Les futurs fondateurs d'Israël, à commencer par David Ben Gourion, étaient plus soucieux de préparer l'après-guerre, et la création de l'État juif.

Le camp de Bełżec, et le camp d'extermination de Sobibor, sont, essentiellement, destinés au gazage massif des Juifs de Pologne. En raison d'une épidémie de typhus, à Auschwitz, 34 convois de Juifs hollandais, ainsi que quatre convois de Juifs de France, ont été détournés sur Sobibor, en 1943, et anéantis.

Le 19 avril 1943, le 20e convoi de déportation des Juifs de Belgique est arraisonné par Youra Livchitz, un jeune médecin juif, aidé de deux complices.

Toujours en Belgique, la section enfance du Comité de défense des Juifs organise, avec l'aide de Office de la naissance et de l'enfance, et d'un réseau catholique, le sauvetage de plus de 4 000 enfants, qui seront soustraits aux plans d'extermination nazis, en étant placés dans des familles, ou des foyers d'accueil.

Le 19 avril 1943, dans le ghetto de Varsovie, un millier de combattants, sous la conduite du jeune et charismatique Mordechaj Anielewicz, déclenchent le soulèvement du ghetto. Sans illusions, sur la fin qui les attend, les insurgés entendent montrer, à la postérité, qu'une résistance juive a existé. Malgré des moyens dérisoires, le ghetto, dans une lutte acharnée, parvient à tenir, à la grande fureur de Hitler, plusieurs semaines, avant d'être submergé, par les SS du général Jürgen.

Un des derniers messages du ghetto de Varsovie insurgé, s'adresse aux Juifs d'Amérique pour déplorer le silence et la passivité dont ils ont fait preuve au moment de la mort de leurs frères d'Europe.

Du 19 au 30 avril 1943, se déroule la conférence des Bermudes pour aborder l’aide possible aux Juifs d’Europe. Elle a lieu loin de tout et de tous, sans qu'aucune organisation juive ne soit représentée. Les conférenciers ne disposaient d'aucun pouvoir de décision et pouvaient seulement émettre des recommandations. Ce fut un échec.

Des révoltes armées ont aussi eu lieu en 1943 dans les ghettos de Sosnowiec, Białystok, Częstochowa, Tarnów, Vilnius. Le Chant de Vilnius, du poète yiddish, et chef partisan Aba Kovner, est resté l'hymne des résistants juifs de la Shoah.

La cadence des rafles, et des déportations, est telle que, le 19 juin, les nazis peuvent déclarer Berlin "judenrein".

Les révoltes les plus improbables, et les plus spectaculaires, ont eu lieu, au cœur même des centres d'extermination. Le 2 août 1943, les détenus de Treblinka se soulèvent, et opposent, aux troupes nazies, une résistance héroïque. Une partie parvient à s'enfuir. L'épisode accélère la décision de démanteler ce centre.

Les nazis déclarent Salonique judenrein le 20 août puis, en septembre, Amsterdam.

Les institutions religieuses de Rome ont abrité de nombreux Juifs, et le Saint-Siège, soutenu par l'épiscopat local, est intervenu, par exemple, pour obtenir l'arrêt des déportations dans la Slovaquie de Mgr Tiso, ou encore en Hongrie.

Dans son discours de Posen, prononcé en octobre 1943, Himmler justifie la nécessité pour les Allemands de tuer, aussi les femmes et les enfants, en raison du danger que ces derniers exercent un jour des représailles sur eux-mêmes, ou leurs propres enfants. C'est à cette occasion qu'il qualifie le massacre en cours de « page glorieuse de notre histoire ».

Le 14 octobre 1943, le camp de Sobibor est le théâtre d'une révolte, remarquablement bien préparée et synchronisée, dans tout le camp.

Aucune protestation officielle, ni aucune dénonciation publique, claire, du sort des Juifs, par le Saint-Siège, n'eut lieu, même lorsqu'une rafle se déroula, le 16 octobre 1943, dans l'ancien ghetto de Rome, « sous les fenêtres du pape ».

En novembre 1943, pour démanteler l'empire économique que son subordonné Odilo Globocnik s'est taillé autour de Lublin, grâce à la main-d'œuvre juive asservie, Himmler ordonne le massacre de cette dernière : en deux jours, plus de 40 000 Juifs (10 000 à Trawniki, 15 000 à Poniatowa, et 17 000 ou 18 000 dans le camp principal de Lublin) sont assassinés au cours de ce qui est connu comme l'opération « Fête des Moissons ».

Le camp de Bełżec, et le camp d'extermination de Sobibor, sont, essentiellement, destinés au gazage massif des Juifs de Pologne - même si en raison d'une épidémie de typhus à Auschwitz, 34 convois de Juifs hollandais ont été détournés sur Sobibor en 1943, et donc intégralement anéantis, de même que quatre convois de Juifs de France. La cadence des rafles, et des déportations, est telle que, dès cette année, les nazis peuvent déclarer "judenrein" Berlin le 19 juin, Salonique le 20 août, ou Amsterdam en septembre.

Pour démanteler l'empire économique que son subordonné Odilo Globocnik s'est taillé, autour de Lublin, grâce à la main-d'œuvre juive asservie, Himmler ordonne le massacre de cette population : plus de 40 000 Juifs (10 000 à Trawniki, 15 000 à Poniatowa, et 17 500 dans le camp principal de Lublin) sont assassinés, au cours de ce qui est connu comme l'opération « Fête des Moissons ».

Avec le démantèlement des autres camps, Auschwitz devient, fin 1943, le principal lieu de déroulement du génocide. Sur plus d'un million de personnes qui y sont assassinées, 90% sont juives, de tous les pays.

En 1943-1944, les déclarations alliées restent rares, alors que l'extermination continue à battre son plein.

Date de dernière mise à jour : 18/02/2024

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