On appelle Reichskristallnacht, Nuit de cristal, le tentaculaire pogrom antisémite qui embrasa la plupart des villes du Reich et, de manière encore plus dévastatrice, Berlin et Vienne, où vivaient les communautés les plus importantes, pendant la nuit du 9 au 10 novembre 1938, et la journée qui suivit. L'agression mortelle, le 7 novembre, à Paris, par le jeune Juif Herschel Grynszpan, de l'Allemand Ernst vom Rath, servit de prétexte à ce déchainement de violence : 91 personnes furent assassinées, 7 500 magasins destruits, plus de 250 synagogues incendiées. Neuf novembre est la date anniversaire du putsch de la Brasserie, événement mythique de la mystique nationale-socialiste. Ce pogrom fut suivi de l'arrestations de 35 000 Juifs, aussitôt déportés vers les camps de Dachau, Oranienburg-Sachsenhausen, et Buchenwald. La Reichskristallnacht constitue les prémices de la Shoah.
On appelle Reichskristallnacht, Nuit de cristal, le tentaculaire pogrom antisémite qui embrasa, pendant la nuit du 9 au 10 novembre 1938, et la journée qui suivit, la plupart des villes du Reich et, de manière encore plus dévastatrice, Berlin et Vienne, où vivaient les communautés juives les plus importantes.
L'agression mortelle, le 7 novembre, à Paris, par le jeune Juif Herschel Grynszpan, de l'Allemand Ernst vom Rath, servit de prétexte à ce déchainement de violence : 91 personnes furent assassinées, 7500 magasins détruits, plus de 250 synagogues incendiées. Ce pogrom fut suivi de l'arrestations de 35000 Juifs, aussitôt déportés vers les camps de Dachau, Oranienburg-Sachsenhausen, et Buchenwald.
Le neuf novembre est la date anniversaire du putsch de la Brasserie, événement mythique de la mystique nationale-socialiste. La Reichskristallnacht constitue les prémices de la Shoah.
Les 6 et 7 novembre 1923, Hitler et ses alliés se rencontrent, pour organiser le putsch imminent. Il doit avoir lieu à Munich, mais aussi, simultanément, dans les principales villes bavaroises: Regensburg, Augsburg, Ingolstadt, Nuremberg et Würtzburg. Les groupes armés doivent se rendre maîtres des gares, du télégraphe, du téléphone et des stations de radio, des bâtiments publics et des commissariats.
Avec le sens de la théâtralité qui est le sien, Hitler déclare, emphatique et grandiloquent : «Demain matin, ou l’Allemagne aura un régime national, ou nous serons morts.» Vraisemblablement, Adolf oublia de claboter. On est jamais trop raisonnable, quand on a de l'ambition.
Le soir du 8 novembre 1923, Adolf Hitler, et ses partisans, font irruption, dans la Bürgerbräukeller, une grande brasserie de Munich, où se tient une réunion politique, animée par Gustav von Kahr, l’homme fort de la Bavière.
L'intention de Hitler est de prendre le pouvoir en Bavière, en contraignant Kahr à le nommer, à la tête d'un nouveau gouvernement, tandis que Ludendorff serait investi du commandement des troupes. Puis, comme l’avait fait Mussolini, un an auparavant, vers Rome, de mener une «Marche sur Berlin», première étape d’une révolution nationale, à fin de renverser le gouvernement fédéral de la république de Weimar.
Malgré des préparatifs sérieux, les insurgés n'auront pas le dessus. Moins de 4000, la moitié provient du parti ou de la Sturmabteilung; le reste est, principalement, constitué de partisans inexpérimentés. Leurs pendants étatiques, 2600 policiers et soldats, sont mieux organisés, mieux armés, et disposent de réserves.
Le putsch se terminera, piteusement, dans la confusion, par l'arrestation des meneurs. Cette sinistre tentative est connue sous le nom de putsch de la Brasserie. Quoi qu'il en soit, l’échec cuisant de ce putsch deviendra, dans la mythologie nazie, par un tour de passe-passe, un défi glorieux à la tyrannie, et un des mythes fondateurs de l'épopée hitlérienne.
L'une des conséquences de l'échec du putsch fut un changement de stratégie de Hitler. Il évitera, désormais, de passer pour un putschiste, et s’emploiera à séduire les puissances traditionnelles.
De son point de vue, le putsch fut écrasé, si ignominieusement, par les patrons conservateurs, qu'il se jura de ne plus jamais tenter de s'emparer du pouvoir par la force.
Les nazis respecteraient, désormais, en apparence, la légalité constitutionnelle; sans, pour autant, abandonner les violences ciblées, qui étaient leur marque de fabrique. Hitler ne se soumettait pas à la légalité, il s'appliquait à donner le change.
Hitler et ses acolytes seront accusés de haute trahison, et de meurtre de policiers. Ils risquent la peine de mort. Le tribunal fera montre de clémence : d’une part, les juges, et les procureurs, pèchent par sympathie, pour les accusés; d'autre part, Ludendorff jouit d'une aura de héros de guerre; enfin, la cour veut minimiser la complicité, extorquée, du triumvirat bavarois.
Le procès sera une mascarade et, surtout, pour Hitler, une opportunité, inespérée, de faire de la publicité, pour sa cause. Il assumera la responsabilité du putsch. Ludendorff sera acquitté. Les peines de ses camarades seront si faibles qu’elles seront absorbées par leur détention provisoire. Hitler sera, finalement, condamné à, seulement, cinq ans de détention. Le tribunal justifiera sa clémence, en arguant que les putschistes « avaient été guidés par un pur esprit patriotique et par la plus noble des volontés ».
Hitler purgera sa peine, dans la prison de Landsberg am Lech, en Bavière, en compagnie de quelques complices. Il y bénéficie d'une cellule spacieuse, confortablement meublée, où il reçoit. Il n'y passera, finalement, que treize mois, du 11 novembre 1923 au 20 décembre 1924.
Profitant de son incarcération, Hitler commence à dicter, à Rudolf Hess, un compte rendu de sa vie, et de ses opinions. Hitler y expose, dans un style haineux, sa « conception du monde », avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses, mais aussi racistes et, ouvertement, antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultranationalisme, et de revanchisme. Le document s'appellera Mein Kampf, Mon Combat. Il s’en prend, violemment, à la France : «un pays en voie de négrification»; les Slaves sont présentés comme des sous-hommes, etc. La menace que constituait Mein Kampf n’a pas été prise, suffisamment, au sérieux, par les dirigeants européens.