En 1940, le Plan Madagascar prévoyait encore une émigration massive et forcée des Juifs d'Europe occupée vers Madagascar qui serait devenue une « réserve juive ». La continuation du conflit avec le Royaume-Uni empêche cette solution à la « question juive » d'aboutir.
Ensuite, les Juifs polonais représentent ce qu’il y a de plus méprisable, dans la mythologie nationale-socialiste, et sont les plus persécutés, dès avant la guerre. Enfin, les Juifs étaient beaucoup plus nombreux, numériquement et proportionnellement, en Pologne (3,3 millions, dont 2 millions dans la zone allemande, sur 33 millions d’habitants dans tout le pays) qu’en Allemagne. Les Juifs de l’Ancien Reich (frontières de 1937) sont également déportés vers les ghettos de Pologne, à partir de 1940.
En France, le gouvernement du maréchal Pétain, issu de la défaite de juin 1940, met en place, dès octobre 1940, un statut discriminatoire des Juifs. Ces dispositions n'ont pas un caractère homicide, en tant que telles, mais elles prédisposent les gouvernants à collaborer aux futures déportations. En isolant, et fragilisant, les Juifs nationaux et étrangers, elles les rendront vulnérables, lorsque surviendra la tentative d'extermination nazie.
En Roumanie, le dictateur fasciste Ion Antonescu refuse aussi de livrer les Juifs des territoires qu’il contrôle à ses alliés nazis (la Wehrmacht entre dans le pays en octobre 1940), mais c’est pour mettre en œuvre son propre plan d’extermination (environ 220 000 Juifs en sont victimes, notamment en Transnistrie, une région ukrainienne occupée par la Roumanie fasciste).
À Marseille, l'américain Varian Fry parvint en 1940 à faire sortir plus de 2 000 intellectuels et artistes d'Europe dont de nombreux Juifs. En 1940 à Jassy, le pharmacien Beceanu et le docteur Traian Popovici sauvèrent respectivement 1 500 et 19 000 juifs locaux des pogroms et des tentatives de déportation du régime Antonescu, le « Pétain roumain ».