Économie

Orphelin, il est contraint d’exercer

Beaucoup d'industriels, et d'hommes de droite, réunis autour de Franz von Papen (1879 Werl, Provinz Westfalen - 1969 Obersasbach, Baden-Württemberg) et d'Alfred Hugenberg (1865 Hannover, Niedersachsen - 1951 Extertal, Nordrhein-Westfalen), pensaient se servir d'Adolf Hitler, pour ramener l'ordre, dans l'Allemagne en crise, avant de s'en séparer, dès qu'il n'y aurait plus besoin de lui. Loin de se laisser instrumentaliser, par les conservateurs, Adolf Hitler parvient, en quelques mois, à mettre l'Allemagne au pas.

Après avoir recensé les Juifs, l’armée allemande a créé le service du travail forcé obligatoire. C’est ainsi qu’en 1940, j’ai été conduit au camp de travail de Pustków, un site proche de Tarnów, où stationnait une partie de la garnison de l’armée allemande, pour participer à la construction de leur camp. J’ai été affecté à l’élagage.

Le capitalisme est le système économique qui, d'une manière générale, sévit, sur la planète, en ce moment. Le terme désigne, également, l'organisation sociale, induite par ce système économique, ou un système fondé sur l'accumulation du capital productif, visant la recherche du profit. Les acteurs du système capitaliste peuvent être des individus, des entreprises, des associations, des fondations, l'État, etc.

On appelle « capitalisme d'État » un système économique, avatar bavé du capitalisme le plus commun, dans lequel la plus grande partie des moyens de production -le capital, l'industrie, les entreprises, etc.- est sous le contrôle de l'État, ou de ses pseudopodes.

La démarche anticapitaliste vise à traiter, radicalement, les problèmes que peuvent constituer le profit, l'argent, la spéculation, le salariat, la concurrence, les inégalités, l'immoralité, l'accumulation, les attentes à l'environnement, etc.

Karl Marx (1818 Trier, Großherzogtum Niederrhein - 1883 London, United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland) est un philosophe, historien, sociologue, économiste, journaliste, théoricien socialiste et communiste prussien. Connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, son analyse du capitalisme, et de la lutte des classes, et pour son activité, au sein du mouvement ouvrier.

La Commune de Paris est la plus importante des communes insurrectionnelles de France, en 1870-71. Elle durera 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. "Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité.", Louise Michel (1830 Vroncourt-la-Côte, Haute-Marne - 1905 Marseille, Bouches-du-Rhône), figure de la Commune de Paris, où elle s'implique, tant politiquement que militairement, in Mémoires.

Rosa Luxemburg (1871 Zamość, Polska - 1919 Berlin) est la cinquième enfant d'une famille juive aisée. Socialiste convaincue, théoricienne d'économie politique de premier plan, elle publie, en 1913, son œuvre majeure : L'Accumulation du capital. Rosa dénonce le rôle du militarisme, pour l’accumulation du capital, et pour le développement de l’impérialisme, qui exploite d’autres continents, des peuples, et des biens communs. Elle fait valoir que : “Le militarisme a une fonction, déterminée, dans l’histoire du capital. Il accompagne toutes les phases historiques de l’accumulation.”

Le capitalisme allemand a connu, dès Guillaume II, Friedrich Wilhelm Viktor Albrecht (1859 Berlin - 1941 Doorn, Koninkrijk der Nederlanden), de la maison Hohenzollern, troisième et dernier Deutscher Kaiser, et neuvième roi de Prusse, dans les années 1890, un très fort développement. Le grand patronat représentait une puissance considérable, au sein de la société allemande.

En 1898, à dix ans, Nestor quitte l'école. Jeune orphelin de père, il est contraint d’exercer différents métiers (garçon de ferme, fondeur, etc.). Il découvre l'injustice, l'humiliation, la révolte.

A la fin de la Belle Époque, en 1911-12, le groupe anarchiste « Bande à Bonnot » opérait, en France et en Belgique. Futé, comme le sont les anars, il utilisait des technologies de pointe, dont des automobiles, et des fusils à répétition, qui n’étaient pas encore disponibles, pour la police.

La rude vie leur enseignait à se tenir unis. Dans plusieurs endroits, des tentatives furent faites pour organiser la vie en commun. En beaucoup d’endroits de la région de Goulaï-Polé, des communes paysannes surgirent, appelées « communes de travail ».

En 1914, Ernst Marlier (1875-1948), industriel de la pharmacie, acquiert plusieurs terrains, sur la Große Seestrasse, pour un montant total de 507 337 marks. En 1914-15, l'architecte berlinois Paul Baumgarten construit, pour Marlier, sur ce terrain, un magnifique hôtel particulier.

La fin de la Première Guerre mondiale, conséquence de la capitulation de l'Allemagne, le 11 novembre 1918, appauvrit des millions d'Allemands.

Les capitalistes allemands ont soutenu les nazis. De 1919 à 1933, année de l'arrivée de Hitler au pouvoir, nombre de responsables ont favorisé l'ascension du futur dictateur, pensant en tirer profit.

La république de Weimar souffre, entre juin 1921 et janvier 1924 et, plus précisément, durant l'année 1923, d'une période de très forte augmentation des prix, qui favorisa les menées de Hitler.

L'Institut pharmaceutique de Berlin découvre que les médicaments de Marlier ne contenaient rien. Marlier ne put conserver sa villa de Wannsee. En 1921, il la vendit, à l'industriel Friedrich Minoux, pour 2 300 000 Reichsmarks.

Face à l'augmentation effrénée des prix, l’État peine à imprimer suffisamment de monnaie pour répondre à la demande, l’opinion perd toute confiance dans le Papiermark, la famine menace.

Friedrich Minoux (1877-1945) achete la société juive Oppenheimer Cellulose and Paper Works, pour une bouchée de pain. Dès 1923, Minoux  finança le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei. Depuis sa cellule, Minoux vendit la maison Wannsee, à la Stiftung Nordhav, une fondation contrôlée par Reinhard Heydrich.

Fritz Thyssen (1873 – Buenos Aires, 1951) est un industriel allemand fils, et héritier, du sidérurgiste August Thyssen. Il s'associe très tôt au parti nazi d'Adolf Hitler, dont il est l'un des plus généreux donateurs. Dès 1923, il le finance, par l'intermédiaire de la Bank voor Handel en Scheepvaart.

Friedrich Carl Duisberg (1861 Barmen, Königreich Preußen - 1935 Leverkusen, Nordrhein-Westfalen), chimiste et industriel allemand, qui fit de Bayer l'un des piliers du complexe militaro-industriel, et compte au nombre des fondateurs du sinistre trust IG Farben. Chef de l’association nationale des industriels, de 1925 à 1931.

Dans un pays saigné à blanc et exsangue, et qui fait face à la famine, presque toutes les ressources sont drainées par l'Armée rouge, pour défendre les acquis de la Russie révolutionnaire. Ici et là, les paysans se soulèvent, contre les réquisitions.

La Nouvelle Politique Économique est lancée, par le Parti bolchevique, pour tenter de relancer l'économie, et reconstruire le pays. Il s'agit d'une politique économique qui introduit une libéralisation économique. Décision imposée par les circonstances, c'est un « repli stratégique », dans la construction du socialisme, justifié par le retard économique de la Russie.

Le 24 octobre 1929, 13 millions d’actions sont offertes à la vente. Il n’y pas suffisamment d’acheteurs. Les cours s’effondrent. Le 28 octobre, la situation se dégrade. C’est pire le lendemain, où 16 millions de titres sont vendus, à n’importe quel prix.

Le renversement de la conjoncture financière, qui frappe, de plein fouet, la bourse de New York, touche l’Europe, et plonge, de nouveau, la République de Weimar, dans le chaos. Le retrait des capitaux étrangers provoque la faillite de nombreuses banques, et le chômage touche, bientôt, un tiers de la population active.

Le 31 janvier 1931, est fondé le Wirtschaftspolitische Abteilung, Département de politique économique du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei. On y retrouve le directeur général de la Deutsche Bank, Emil Georg von Stauß, et le théoricien nazi de l’usure, Gottfried Feder.

Simone Weil (Paris 1909 - Ashford, United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland 1943) est une philosophe humaniste française. Dès 1931, elle s'intéresse aux courants marxistes antistaliniens. Elle est l'une des rares philosophes à avoir tenté de comprendre la « condition ouvrière », par l'expérience concrète du travail, en milieu industriel et agricole.

Le Wirtschaftspolitische Abteilung publie, jusqu'en octobre 1931, un « service de presse de politique économique », destiné à 60 grands industriels, dont Fritz Thyssen, Gustav Krupp von Bohlen und Halbach, Peter Klöckner, ou Carl Duisberg.

Le 19 novembre1932, une vingtaine de personnalités du grand patronat demandent, au président Hindenburg de nommer Hitler, au poste de chancelier.

Le Kommunistische Partei Deutschlands, qui réduit Hitler à un simple pantin du grand capital, lui rend-il, finalement, service, en combattant, avant tout, les socialistes, au nom de la ligne « classe contre classe » dictée par le Коммунистический интернационал ?

Le 23 novembre 1932, le juriste et philosophe catholique Carl Schmitt prononce, devant le patronat allemand, un discours, consacré à l’« État fort et l’économie saine ». Se prévalant d'un « état d’urgence économique », Schmitt préconise une nouvelle approche de l’État, rompant avec le libéralisme classique, et muselant les contestations.

En 1933, l’association nationale des industriels fera une grosse donation, à Adolf Hitler. L'influence patronale perdurera, après 33. Le Troisième Reich réduira en esclavage des millions de Juifs, de Roms, et de Slaves, pour satisfaire les besoins en main d'oeuvre du complexe militaro-industriel.

Le capital industriel et financier constituera l'un des fers de lance de la machine nazie. Industriels et financiers s'accommoderont du régime, quitte à renoncer, en partie, à leur liberté d'action. Dès 1937, des tensions apparaissent.

La disponibilité du minerai de fer suédois a été un enjeu important. Les Alliés, comme le Reich, ont cherché à prendre le contrôle du district minier, situé dans le nord de la Suède, autour des villes minières de Gällivare et Kiruna, dont la mine de Malmberget. Le gouvernement social-démocrate suèdois, a continué, jusqu'au bout, à fournir le Reich, en minerai de fer.

L’entreprise Schneider, répondant aux commandes de guerre allemandes, est relativement protégée, des prélèvements de main d’œuvre. Pour autant, un grand nombre de ses ouvriers partirent, en Allemagne, au titre du STO. La main d’œuvre du Creusot, employée, spécifiquement, aux commandes allemandes mais, aussi, celle d’autres unités, comme les Chantiers de Chalon sur Saône, qui travaillent pour la Marine, sont, elles, totalement protégées.

En 1939-45, la Suisse n'a pas été une terre d'asile, pour les dizaines de milliers de personnes, beaucoup juives, qui ont été refoulées, ou qui n'ont pas obtenu de visa d'entrée. Elle ne l'a pas été, non plus, pour ceux, en majorité juifs, que la sévère législation, mise en place, à partir d'août 1942, a dissuadés. Quant aux réfugiés juifs acceptés, ils n'avaient pas le droit de travailler, et devaient vivre sur les taxes spéciales, prélevées sur ses riches résidents juifs.

Les Alliés décident, donc, de s’attaquer, progressivement, à d’autres pans du régime, notamment à ses puissantes industries. "Les entreprises les plus puissantes, qui étaient souvent l’objet de cartels, sont démantelées par les Alliés de manière très méthodique." Une volonté de casser l’industrie allemande qui comporte le risque d'entraîner le chômage, et la précarité sociale.

Proclamée, à London, United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland, en janvier 1942, la dénazification est un processus visant, entre autres, à éradiquer, de l'économie, toute influence nazie. À cette occasion, Fritz Thyssen reconnaît son implication, dans la montée du nazisme, et verse une indemnité aux victimes de la guerre. Ce processus permit de remettre, sur les rails, un capitalisme présentable, dans les deux Allemagne.

A partir de 1943, les grandes entreprises allemandes, pressentant la fin de la fiesta, adoptent des stratégies de survie.

En novembre 1943, pour démanteler l'empire économique que son subordonné Odilo Globocnik (Trieste 1904 – Paternion 1945), criminel génocidaire nazi, s'est taillé autour de Lublin, grâce à la main-d'œuvre juive asservie, Himmler ordonne le massacre de cette dernière : en deux jours, plus de 40 000 Juifs sont assassinés, au cours de ce qui est connu comme la « Fête des Moissons ».

L'Allemagne a décidé d’indemniser 6 500 survivants de la Shoah, nouvellement repérés. Essentiellement des Juifs, russes, ayant subi tout ou partie du siège de Leningrad, 900 jours de siège épouvantable, plus d’un million de morts de faim, entre septembre 1941 et janvier 1944. Les 700 millions d’euros mobilisés, pour cette dernière  indemnisation, sont une infime partie de la totalité des sommes, de réparations aux victimes juives du nazisme, de près de 80 milliards d’euros, engagées, depuis 70 ans, par l'Allemagne.

En 1953, un traité est signé, entre la Bundesrepublik Deutschland et Israël. En 1965, 845 millions de dollars sont versés, par 5 000 employés fédéraux, qui traitèrent 4 276 000 dossiers. En 1973, la tache est achevée, à 95 %. Les réparations ont moblisé jusqu'à 5 % du budget fédéral. À la fin des années 1980, 30 milliards de dollars ont été versés, ce qui est conforme au texte de 1953.

Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement d'Unité Populaire est renversé. En face de lui : la droite bourgeoise, mais aussi une fraction des ouvriers, victimes des désordres économiques.

Treize millions de dollars avaient été versés au milieu des années 1980, à moins de 15 000 Juifs rescapés (les anciens esclaves d'IG Farben touchant 1 700 $ chacun, ceux d'AEG Telefunken 500 $, d'autres encore moins) et rien n'avait été versé aux familles de ceux morts d’épuisement.

Les industries qui avaient exploité la main-d'œuvre concentrationnaire juive ont refusé après-guerre de reconnaître la moindre responsabilité morale et de verser la moindre indemnité. Selon Paul Johston, les grandes entreprises allemandes « ont résisté pied à pied à toute demande d’indemnisation dans un étonnant mélange de mesquinerie et d’arrogance ».

Dans les années 1990, la Suisse a redécouvert l'époque où elle refoulait les réfugiés juifs, et acceptait d'abriter l'or volé. Un accord a été conclu, entre les rescapés des camps de concentration, et les deux principales banques privées suisses, accusées de spoliation, l´Union des banques suisses, et le Crédit suisse, qui ont accepté de verser 1,25 milliard de dollars, à la communauté juive, en dédommagement des préjudices subis pendant la guerre.

Le gouvernement français a, au cours des années, indemnisé les spoliations, financières, immobilières, et artistiques des familles juives, et obtenu des restitutions. Jean Mattéoli, ancien déporté, eut la mission, en 1997, d’étudier les conditions dans lesquelles les biens juifs avaient été confisqués. Cette mission consista à évaluer l’ampleur des spoliations. Il a été constaté que 90 % des biens juifs spoliés ont été restitués, ou indemnisés, après la Guerre.

"Ça n'arrête pas", souffle Paola Basso, en collant, à la hâte, une étiquette, sur une autre, dans sa supérette, de la banlieue de Buenos Aires, où la victoire de l'ultralibéral Javier Milei, à la présidentielle, a déclenché de nouvelles hausses de prix, qui continuent à alimenter l'inflation.

Date de dernière mise à jour : 09/02/2024

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