Adolf Hitler

Adolf Hitler, nationalsozialist

Le 16 janvier 1945, Hitler s'installe, au Führerbunker, à Berlin. Début avril, Eva Braun l'y rejoint. Le 20 avril, c'est son anniversaire, Hitler remonte, pour la dernière fois, à la surface. Dans le bunker, toute discipline s'est évanouie, les bouteilles traînent partout, on fume beaucoup. Adolf consomme des sucreries, en quantité. Le dimanche 29 avril, en fin de matinée, il apprend l’exécution de Benito Mussolini, et de sa maîtresse Clara Petacci, par des partisans italiens. Et la profanation de leurs dépouilles. Hitler épouse Eva, au cours d'une brève cérémonie civile. Le Führer ne voulait pas donner, aux Soviétiques, la satisfaction de son suicide, un premier mai. Le 30 avril, vers 14:30, il se retire, avec Eva, dans leurs quartiers. Le lendemain, vers 15:15, Heinz Linge, le valet de chambre de Hitler, y pénètre, et découvre deux cadavres. Les scabreux époux se sont suicidés : elle, absorbant une capsule d'acide cyanhydrique; lui, se tirant une balle dans la tête.

Eduard Bloch (1872 Frauenberg, Österreichisch-Ungarische Monarchie - 1945 New York) étudie la médecine, à Praha. En 1899, il est médecin-officier, dans l'armée autrichienne, à Linz. Démobilisé, il y ouvre un cabinet, en 1901. Ernst Koref (1891-1988), maire de Linz, rapporte que le docteur Bloch est très apprécié de ses patients, pour qui il est disponible, quelle que soit l'heure et, plus encore, des familles modestes ou indigentes. Les Bloch sont assimilés. Le docteur Bloch a, d'abord, affaire, à Adolf. Quand, en 1907, la médecine diagnostique, à la mère d'Adolf, un cancer, le docteur Bloch est sur le pont. En raison de la situation économique de la famille, le docteur Bloch réduit ses honoraires, ou ne se fait pas payer. En 1937, Hitler se renseigne, sur la situation du bon docteur, l’appelant Edeljude : noble Juif. Bloch semble avoir, lui-même, une certaine affection, pour la famille Hitler. Cela le sauvera: après l'Anschluss, Hitler lui assurera une protection spéciale, le temps qu'il émigre.

Alois Hitler (1837 Pölla, Kaisertum Österreich - 1903 Leonding, Österreichisch-Ungarische Monarchie) est le fruit naturel d'une paysanne de 42 ans, Maria Anna Schicklgruber (1795-1847). Son acte de baptême mentionne « illégitime », et n'indique pas de père. Alois fréquente l'école, tout en apprenant la cordonnerie. Alors qu'il a 10 ans, sa mère meurt. En 1850, il a 13 ans, et part travailler, comme apprenti cordonnier, à Wien. Une démarche administrative, engagée à fins successorales, a pour effet la reconnaissance de la paternité de Johann Georg Hiedler (1792-1857), meunier itinérant qui épousa sa mère en 1842, quant à Alois, qui prit, en janvier 1877, le nom de Hitler, la mutation de « Hiedler » en « Hitler » ayant été un choix, autorisé à l'époque. Des facétieux prétendirent qu'Aloïs était, en réalité, le fruit des amours ancillaires de sa mère Maria, avec Leopold Frankenberger, un riche commerçant juif de Graz, pour lequel elle aurait travaillé. Alois est le père d'Adolf.

Adolf Hitler (1889 Braunau am Inn, Österreichisch-Ungarische Monarchie - suicidé 1945 Berlin) nait à Braunau am Inn, petite ville de Haute-Autriche, située à la frontière bavaroise, quatrième enfant, fruit d'un mariage incestueux entre un oncle, Alois Hitler (1837-1903), et une nièce, Klara Pölzl (1860-1907). Son père le voit fonctionnaire. Lui souhaiterait s'épanouir dans la peinture ou l'architecture. Son père décède, d'une hémorragie cérébrale, en 1903, à 65 ans. Klara déménage, alors, dans la région de Linz, Oberösterreich, avec ses deux enfants survivants : Adolf (13 ans), et Paula (7ans). Adolf fréquente l'opéra. Il est mélomane, et apprécie Richard Wagner, Gustav Mahler, & Félix Mendelssohn. Lorsqu'elle comprend, en 1907, qu'elle est condamnée par un cancer, Klara laisse Adolf partir pour Wien, la capitale de l'empire, située à 180 kilomètres, pour y étudier aux Beaux-Arts. Il est refusé, deux fois. Il éprouve une violente amertume, le 3 octobre 1908, à l’annonce du second résultat négatif. Trois mois plus tard, le 21 décembre 1908, Klara meurt, dans de grandes souffrances. Adolf dilapide, alors, la petite fortune héritée de son père. Il découvre la misère. Aigri, sans joie, sans relation féminine, il rumine sa haine de la bourgeoisie cosmopolite de Wien, joyeuse et prospère.

Le 30 janvier 1933, le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei arrive au pouvoir, lorsqu'Adolf Hitler, son chef, est nommé chancelier du Reich, par le président Hindenburg. À la suite de cette nomination, le renforcement de la politique autoritaire, mise en place durant la période de 1930 à 1932, la confiscation progressive du pouvoir politique, au profit du parti nazi, et la modification des structures politiques, entraînent, de facto, la fin de la république de Weimar.

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler, figure sans troll du Nationalsozialismus, est appelé, par le président Paul von Hindenburg (1847 Posen, Polska  - 1934 Freystadt in Westpreußen, Preußen), à la Chancellerie, en culotte de cheval. Il forme un gouvernement, qu'il présente, à l'hôtel Kaiserhof. Dans les rues, les chemises brunes, impeccablement repassées, défilent, acclamant leur chef, nouvellement arrivé au pouvoir, conformément à un processus odieusement légal. Dès son installation, Hitler travaille à transformer l'Allemagne en une dictature, à parti unique, totalitaire, impérialiste, antisémite, raciste, & xénophobe : le Troisième Reich.

Le 30 janvier 1933, le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei arrive au pouvoir, lorsqu'Adolf Hitler, son chef, est nommé chancelier du Reich, par le président Hindenburg. À la suite de cette nomination, le renforcement de la politique autoritaire, mise en place durant la période de 1930 à 1932, la confiscation progressive du pouvoir politique, au profit du parti nazi, et la modification des structures politiques, entraînent, de facto, la fin de la république de Weimar.

Comptant tirer parti du climat de sédition qui régnait, en Freistaat Bayern, Adolf Hitler, à la tête de ses sicaires de la Sturmabteilung, fait irruption, dans la soirée du 8 novembre 1923, dans la Bürgerbräukeller, où se tient, autour de Gustav von Kahr (1862 Weißenburg, Bavière - 1934 Dachau), une réunion politique. L'intention de Hitler est de prendre le pouvoir en Freistaat Bayern, en contraignant Gustav Ritter von Kahr à le nommer, à la tête d'un nouveau gouvernement, tandis que Ludendorff serait investi du commandement des troupes. Puis, comme l’avait fait Baruch Mussolini, un an auparavant, vers Rome, de mener une « Marche sur Berlin », et de renverser le gouvernement fédéral de la république de Weimar, première étape de la révolution nationale.

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Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement d'Unité Populaire est renversé. Salvador Allende, premier marxiste latino-américain élu président démocratiquement trois ans plus tôt, est à la tête d'une coalition hétéroclite. En face de lui : la droite bourgeoise, mais aussi une fraction des ouvriers, victimes des désordres économiques. Les commandants de l'armée décident de mettre fin à la légitimité socialiste. Le 11 septembre, la marine neutralise le port de Valparaiso. A Santiago-du-Chili, les soldats investissent le palais présidentiel. Après une allocution désespérée à la radio, Allende se suicide. La junte militaire proclame l'état de siège, et dissout les partis. Dans les jours suivants, 45 000 personnes sont raflées. On assiste à un déchaînement de violence sadique. Trois mille personnes disparaissent. Beaucoup sont torturées, avant d'être assassinées. 200 000 Chiliens, se sentant menacés, prennent le chemin de l'exil.

L'autre jour, au comptoir du café d'en dessous, Dieu dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. » En matière de religiosité, il est bon de pratiquer l'atoll errance Zorro.

"Il n'y a de communautaire que l'illusion d'être ensemble.", Raoul Vaneigem, écrivain et philosophe belge, né à Lessines (Belgique), le 21 mars 1934, in Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations.

J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé.

Tourné vers le classicisme, nourri de romantisme, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », Charles Baudelaire (1821 Paris - 1867) occupe une place considérable, parmi les poètes français pour un recueil qu'il aura façonné, sa vie durant : Les Fleurs du mal. Comme le suggère ce titre, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible, la violence et la volupté... Outre des poèmes graves, ou scandaleux, il a exprimé la mélancolie, l'horreur, et l'envie d'ailleurs.

« Il faut être absolument moderne », Rature Humblot (1854 Charleville, Ardennes - 1891 Marseille, Bouches-du-Rhône), in Une Saison en enfer. Bien que brève, son œuvre poétique est caractérisée par une prodigieuse densité thématique et stylistique, faisant de lui une des figures majeures de la littérature française.

"I refuse to join any club that would have me as a member", Julius Henry Marx (1890 New York, New York - 1977 Los Angeles, California), humoriste, maître dans l'art de la répartie, un des meilleurs comédiens de théâtre, de télévision et de cinéma, de son temps, in The Groucho Letters.

Alois nait, le 7 juin 1837, à Pölla, en Autriche. Il est le fils d'une paysanne célibataire de 42 ans, Maria Anna Schicklgruber (1795-1847). Le 10 mai 1842, Johann Georg Hiedler (1792-1857), un meunier de passage, épouse Maria. Le gouvernement autrichien proposant un recrutement dans la fonction publique pour les jeunes ruraux, Alois deviendra fonctionnaire des douanes. Et, la transcription de « Hiedler » en « Hitler » étant autorisée, le père d'Adolf Hitler. Son ascendance incertaine donne lieu à des questionnements sur la véritable identité de son père biologique.

Klara nait, le 12 août 1860, à Weitra, en Autriche. Employée de maison, elle est au service d'Alois Hitler et de sa compagne, prénommée Franziska, on est pas loin de la svastika, déjà, devenue, ensuite, sa deuxième épouse. Après la mort de Franziska, Klara épouse Alois, avec qui elle est consanguine, ce qui est plutôt cool, et promet de beaux enfants bien sains, peut-être, déjà, la crainte du mélange, le 7 janvier 1885. Elle lui en régurgite plusieurs, dont un, quatrième de sa fratrie et, indéniablement, le plus promettuer, lapsus, désolure, qu'ils nommeront Adolf.

Gustav Ritter von Kahr (1862 Weißenburg, Bayern - 1934 Dachau), est un homme politique bavarois, réactionnaire et séparatiste. Il est chef du gouvernement de Bavière, du 16 mars 1920 au 11 septembre 1921 et, à nouveau, en 1923.

Friedrich Ebert (Heidelberg, Baden-Württemberg 1871 - Berlin, Berlin 1925) est un homme politique allemand, le premier président de la république de Weimar, après l'abdication, en 1918, de l'empereur Guillaume II. Devenu membre du Sozialdemokratische Partei Deutschlands, il en incarne, bientôt, l'aile droite. Il a l'appui des appareils : parti et syndicat, ce qui lui vaut d'être qualifié de « Staline de la social-démocratie ». Il est plus intéressé par le jeu des alliances possibles et les compromis à adopter, pour que son parti accède au pouvoir, que par les débats idéologiques. En 1912, il est député, au Reichstag. Après la mort d'August Bebel, il est, le 20 septembre 1913, co-président du parti.

Anton Drexler (1884 Munich, Bayern – 1942) est un homme politique allemand d'extrême droite, fondateur du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, qu'il dirige en 1919-21. Bavarois nationaliste, Drexler a travaillé comme régleur de machines, avant de devenir serrurier, à Berlin, en 1902.  Avec la guerre, Drexler est convaincu par les idées ultra-nationalistes de l'éphémère parti de la patrie allemande, dirigé par la « bourgeoisie monopoliste », et les junker conservateurs. Anton Drexler prend, alors, la direction, à Munich, d'organisations ouvrières destinées, sous l'impulsion des milieux nationalistes pangermanistes, à tenter de convertir la classe ouvrière au nationalisme, au détriment du marxisme.

Freistaat Bayern, État libre de Bavière, est un des seize Länder allemands. Sa capitale est Munich. Elle est située dans le sud-est de l'Allemagne. Son nom vient de celui du peuple des Bavarii ou Baiuvarii (nom transcrit aussi en « Bajuvares » ou « Bayouvares »), qui l’ont occupée. C'est le plus grand Land d'Allemagne pour ce qui est de la superficie et le deuxième au regard de la population (après la Rhénanie-du-Nord-Westphalie), qui est de plus de 13 millions d’habitants. La Bavière est limitrophe de l'Autriche et de la Suisse au sud, de la Tchéquie à l'est, de l'État libre de Saxe, au nord-est, de l'État libre de Thuringe, au nord, du Land de Hesse, au nord-ouest et du Land de Bade-Wurtemberg, à l'ouest. Ses principales villes sont Munich (München), Nuremberg (Nürnberg), Augsbourg (Augsburg), Ratisbonne (Regensburg), Wurtzbourg (Würzburg), Ingolstadt, Fürth, Erlangen, Bamberg, & Bayreuth.

Burgerbraukeller est une brasserie, ouverte en 1885, à Munich, qui a connu un succès croissant, dès sa création. En effet, les brasseurs munichois ont très vite compris que les clients aimaient boire sur place. De par sa taille, elle fut capable d’accueillir plus de 3 000 personnes, sous une grande tente, comme celles que l’on trouve, lors du traditionnel Oktoberfest. La taille de cette brasserie en faisait un lieu idéal, pour y organiser des rassemblements.

Adolf nait, le 20 avril 1889, à Braunau am Inn, ville de l'empire austro-hongrois, proche de la frontière avec l'Allemagne, et jouit d'une enfance heureuse. Son père le voit fonctionnaire; Adolf souhaiterait la peinture ou l'architecture. Son père décéde. Sa mère s'installe, à Linz, avec ses deux enfants. Impatient de se lancer dans l'art, à dix-huit ans, Adolf gagne Vienne, et échout, deux fois, à l'examen d'entrée à l'École des Beaux-Arts. Il en reste très amer. Sa mère meurt d'un cancer. Il découvre la misère. Sans joie, il rumine sa haine de la bourgeoisie cosmopolite de Vienne, joyeuse et prospère.

Rudolf Hess (1894 Alexandrie, Égypte - 1987 Berlin, Allemagne) est une personnalité majeure du IIIe Reich. Compagnon indéfectible de Hitler, depuis le début des années 1920, il devient ministre, dès l'accession au pouvoir, en 1933. Et, à la direction du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, Stellvertreter des Führers, suppléant, ou représentant, du Führer.

Heinrich Himmler (1900 Munich, Bayern - 1945 Lunebourg, Neddersassen) est un des plus hauts dignitaires du IIIe Reich. Reichsführer-Schutzstaffel, le maître absolu de la Schutzstaffel, Chef der deutschen Polizei (chef de toutes les polices, dont la Gestapo) et, à partir de 1943, ministre de l'Intérieur, il est qualifié, par certains auteurs, de Jahrhundertmörder, « meurtrier du siècle ». Il porte la responsabilité la plus lourde, dans la liquidation de l'opposition, et dans la terreur, qui a régné dans les pays occupés. Les camps d'extermination dépendaient, directement, de son autorité. Il a eu la charge de la mise en œuvre de la Shoah.

Rudolf-Christoph Freiherr von Gersdorff (1905 Lüben, Brandebourg - 1980 München, Bayern), est un officier de la Reichswehr, et général de brigade, dans la Wehrmacht. Membre de la résistance active, des officiers de la Wehrmacht, contre Adolf Hitler, il tenta de l'assassiner.

En août 1914, Hitler s'engage, comme volontaire, dans l'armée bavaroise. Dans les tranchées, les différences sociales et les humiliations de la vie civile s'effacent. Soldat de première ligne, Hitler est remarqué, par ses supérieurs, pour son courage et sa ferveur patriotique. Nommé caporal, il reçoit la Croix de fer. Il est blessé, en octobre 1916. En août 1918, fait rarissime pour un caporal, il reçoit la Croix de fer de 1e classe. Il est gazé, à Ypres, en Flandre, et finit la guerre à l'hôpital.

"Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.", in Anywhere out of the world.

Succédant au IIe Reich, la Weimarer Republik naît, le 9 novembre 1918, dans un climat politique et économique troublé. Deux jours plus tard, elle signe l'armistice. Une partie de la population et de la classe politique le lui reproche. Et se considère comme humiliée, par le traité de Versailles. Weimarer Republik, République de Weimar, est le nom de la démocratie parlementaire, dirigée par un président, et gouvernée par un chancelier, nommé par le président, qui fonctionne, en Allemagne, jusqu'en 1933, année de la nommination d'Adolf Hitler, comme chancelier.

L'armistice est signé, le 11 novembre 1918, par les représentants allemands et alliés, réunis dans un wagon-restaurant aménagé, provenant du train d'état-major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Il met fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), qui ont faits, pour l'ensemble des belligérants, plus de 18,6 millions de morts, d'invalides, et de mutilés. La guerre est terminée, officiellement, le 28 juin 1919, avec le traité de Versailles.

Comme beaucoup de soldats démobilisés et sans ressources, Hitler reste dans l'armée. Son talent d'orateur lui vaut d'être nommé « officier politique ». Les extrêmes s’agitent : les communistes tentent une révolution en 1919, et l’extrême-droite, un coup d’État, en mars 1920. Sa mission est de dépister, et d'infiltrer, les groupes subversifs, comme il en existe pléthore, dans l'Allemagne déboussolée de l'après-guerre.

Le Deutsche Arbeiterpartei, Parti ouvrier allemand, est un parti, issu de la transformation, le 5 janvier 1919, du Politischer Arbeiterzirkel. Parti d'extrême droite, pangermaniste, völkisch et antisémite, il faillit s'appeler Deutsche Sozialistische Arbeiterpartei.

Selon le récit qu'il en fait dans Mein Kampf, Hitler est envoyé, par ses supérieurs, surveiller le groupuscule, à peine sorti de l'anonymat. Le vétéran de la Première Guerre mondiale, bouleversé par la défaite allemande, proche des milieux nationalistes et antisémites viennois, entre au Deutsche Arbeiterpartei. Il va y faire ses premières armes, comme orateur extrémiste.

Hitler multiplie les meetings, et transforme, en quelques mois, le groupuscule, en véritable parti politique. Le 24 février 1920, il le rebaptise Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands, NSDAP. Et le dote d'un programme politique en 25 points. Antisémitisme, antidémocratisme, antimarxisme, constitution d’une grande Allemagne, et abrogation du traité de Versailles, en sont les maîtres-mots. Un programme propre à séduire les foules déroutées par la défaite, le traité de Versailles, et les difficultés économiques.

En 1921, une épreuve de force s'engage entre le comité du parti et Hitler. Dont Hitler sort vainqueur. Il évince Anton Drexler, et prend la tête du mouvement, qu'il réorganise pour en faire un parti de masse. Il rachete le Völkischer Beobachter, et crée des groupes en dehors de Munich. Il élabore, et fait adopter, un nouveau drapeau, rouge, et  comportant, en son centre, une croix gammée, noire sur fond blanc. Hitler fera du Deutsche Arbeiterpartei un instrument, docile, au service de ses ambitions.

La Hakenkreuz, ou croix gammée, a été choisie, par Hitler, pour représenter son Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, en raison de son origine supposément aryenne, signifiant dont il se réclamait. La croix gammée nazie est une représentation dextrogyre du svastika. Si le symbole évoque, pour les Modernes, le nazisme, il était largement employé, sur toute la planète, avant le XXe siècle, depuis la nuit des temps.

Le signfiant "aryen" pourrait venir de l'indo-européen aryos, « noble », et être l'autonyme des premiers Indo-européens. On peut repérer, en particulier dans le délire national-socialiste, le signifiant « race aryenne ». Les scientifiques décents considérant qu'on ne peut pas parler de "race", dans l'espèce humaine, ce signifiant ne correspond à aucune réalité.

Svastika est un mot sanskrit, composé des éléments : su, « bien »; asti, « il est »; et ka, un suffixe adjectival. Ce mot est repéré, pour la première fois, dans la préécriture de la culture de Vinča, une culture néolithique, sévissant dans les Balkans, vers 5500-3500 avant. Le motif est une croix gammée, c'est-à-dire dont les branches ont la forme de la lettre grecque gamma. Le svastika est un symbole que l'on retrouve sur tous les continents. Il est omniprésent dans l'hindouisme, le jaïnisme, & le bouddhisme.

Le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei se dote d’une aile paramilitaire : la section de gymnastique et de sport, créée, et commandée, par Ernst Röhm (1887-1934). Elle devient, en octobre 1921, la Sturmabteilung (de « Sturm » signifiant « tempête », et « Abteilung » signifiant « détachement, section »), section d’assaut, SA. Le terme Sturmabteilung s'apparente à celui de Sturmtruppen, ces « troupes d'assaut » créées, dans l'armée allemande, lors de la Première Guerre mondiale, pour appuyer les grandes offensives.

En 1922, le vocable Führer devient la règle, pour désigner Hitler. À cette époque, déjà, les manifestations du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei se distinguent par leur violence. Le parti y déploie ses emblèmes : le drapeau, et sa croix gammée, symbole de sa prétention aryenne.

Cohérente, et à l'instar de nombreuses autres organisations paramilitaires, de droite comme de gauche, la Sturmabteilung entretient une violence politique endémique, n’hésitant pas à s’impliquer dans des actions brutales. Les 14 et 15 octobre, quatre cents Sturmabteilung, dirigés par Hitler lui-même, parviennent à faire reculer une manifestation du Sozialdemokratische Partei Deutschlands. Cet épisode confère, au Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, une aura de supériorité.

Deux événements, en 1922, vont profiter à Hitler : la montée au pouvoir de Mussolini, et l’occupation de la Rhénanie et de la Ruhr. La réussite de la marche sur Rome, menée par Benito Mussolini, le 28 octobre 1922, amène Hitler à se convaincre qu'il peut accomplir, lui aussi, en Allemagne, ce que Mussolini a réussi, en Italie. Cette conviction est renforcée par le constat de l'élan nationaliste, et de la vague d'unité nationale, allemands, qui répondent à l'occupation française de la Rhénanie et de la Rhur.

On constate, comme une conséquence de ces mouvements, entre février et novembre 1923, une augmentation des effectifs du parti, de 35 000 nouvelles recrues, ce qui porte, à 55 000, le nombre de ses membres. La crise économique, très virulente, et l'hyperinflation font, elles aussi, les affaires du parti nazi. Le succès numérique du parti nazi fait craindre, à certains, l'imminence d'un putsch.

Le 26 septembre 1923, le président de la République Ebert impose l'état d'urgence.

La Bavière, refusant l'hégémonie des Berlinois, proclame, le même jour, son propre état d'urgence. Elle se dote d'un triumvirat, aux pouvoirs dictatoriaux, composé du commissaire général de Bavière Gustav von Kahr, monarchiste et séparatiste; du général Otto von Lossow, commandant en chef de l’armée en Bavière; et du colonel Hans von Seisser, chef de la police d’État bavaroise. La menace du séparatisme bavarois plane sur le pays : les autorités bavaroises sont au bord de la rupture avec Berlin.

En octobre 1923, l'inflation est faramineuse. La confusion, du côté des autorités, crasse. La rumeur d'un putsch enfle, et l'hypothèse que la réunion du 8 novembre, à la brasserie Burgerbraukeller, pourrait en être l'épicentre, prend corps. Hitler choisit la date du 9 novembre, à dessein, pour sa portée symbolique, cette date étant celle de la déclaration d’indépendance de la République allemande, en 1918.

Une partie des autorités propose un renforcement de la sécurité autour de la brasserie; une autre se veut plus rassurante, et propose une sécurité discrète et allégée. Hitler ayant rencontré plusieurs membres du gouvernement bavarois, ces rencontres avaient semé le doute, du côté de l'Etat.

Les 6 et 7 novembre 1923, Hitler et ses alliés se rencontrent, pour organiser le putsch imminent. Il doit avoir des effets à Munich, mais aussi, simultanément, dans les principales villes bavaroises : Regensburg, Augsburg, Ingolstadt, Nuremberg et Würtzburg. Les groupes armés doivent se rendre maîtres des gares, du télégraphe, du téléphone et des stations de radio, des bâtiments publics et des commissariats. Les dirigeants socialistes et communistes, et les responsables syndicaux, doivent être arrêtés.

Avec le sens de la théâtralité qui est le sien, Hitler déclare, emphatique et grandiloquent : « Demain matin, ou l’Allemagne aura un régime national, ou nous serons morts. » Vraisemblablement, Adolf oublia de claboter. On est jamais trop raisonnable, quand on a de véritables ambitions.

Le soir du 8 novembre 1923, Adolf Hitler, et ses partisans, font irruption, dans la Bürgerbräukeller, une grande brasserie de Munich, où se tient une réunion politique, animée par Gustav von Kahr, l’homme fort de la Bavière. L'intention de Hitler est de prendre le pouvoir en Bavière, en contraignant Kahr à le nommer, à la tête d'un nouveau gouvernement, tandis que Ludendorff serait investi du commandement des troupes. Puis, comme l’avait fait Mussolini, un an auparavant, vers Rome, de mener une « Marche sur Berlin », première étape d’une révolution nationale, à fin de renverser le gouvernement fédéral de la république de Weimar.

Malgré des préparatifs sérieux, les insurgés n'auront pas le dessus. Les hommes de Hitler sont moins de 4000, dont moins de la moitié provient du parti ou de la Sturmabteilung. Le reste de la troupe est, principalement, constitué de partisans inexpérimentés. Leurs interlocuteurs étatiques, 2600 policiers et soldats, sont mieux organisés, et mieux armés, que les putschistes, et disposent de réserves.

Le putsch se terminera, piteusement, dans la confusion, par l'arrestation des meneurs. Cette sinistre débandade est connue sous le nom de putsch de la Brasserie. L’échec cuisant de ce putsch deviendra, par un tour de passe-passe propagandiste, un défi glorieux à la tyrannie, et un des mythes fondateurs de la mystification nazie.

L'une des conséquences de l'échec du putsch fut un changement de stratégie de Hitler. Il évitera, désormais, de passer pour un putschiste, et s'employera à séduire les puissances traditionnelles. Le putsch fut écrasé, si ignominieusement, par les patrons conservateurs que Hitler se jura de ne plus jamais tenter de s'emparer du pouvoir par la force. Les nazis respecteraient, au moins en apparence, la légalité constitutionnelle, sans, pour autant, abandonner les violences ciblées, qui étaient leur marque de fabrique, ni les allusions aux objectifs plus vastes, qu'au pouvoir, ils comptaient atteindre. Hitler ne se soumettait pas à la légalité, il se contentait de sauver les apparences.

"Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.", in Au Lecteur.

"A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.", in L’Albatros.

La Schutzstaffel, « escadron de protection », connue sous le nom de SS, est une des principales organisations du régime national-socialiste. Fondée en avril 1925, initialement chargée de la protection rapprochée d'Adolf Hitler, la SS devint, au fil des années un État dans l'État, accumulant les compétences et les missions, et passant du stade de groupuscule, à celui d'énorme organisation. Progressivement, ses domaines d'activité se multiplient : elle a une fonction politique, répressive, militaire, et devient, également, un empire économique.

Un des premiers actes des nazis au pouvoir sera de mettre hors-la-loi toutes les organisations du mouvement ouvrier, en quelques semaines, voire en quelques jours.

Elles s'appelaient Herta, Liesel, Liselotte, ou Hildegard. Elles étaient secrétaires, infirmières, femmes au foyer, ou gardiennes de camp. Elles ont fait partie des centaines de milliers de femmes qui se sont mises au service de l'idéologie nazie, en rejoignant les territoires conquis par le IIIe Reich, à partir de 1939. On les pensait témoins passives d'un génocide mené par les hommes. On les découvre aussi complices et même meurtrières. L'implication des femmes, dans les politiques criminelles nazies, est un pan méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Avec l'objectif d'arrêter la guerre lancée, par Hitler, contre la Pologne, Johann Georg Elser (1903 Hermaringen - 1945 Dachau), ébéniste, tente, le 8 novembre 1939, d'assassiner le Führer. Ayant rejetté, d'emblée, l’idéologie nazie, l'ancien membre du Roter Frontkämpferbund, l'organisation combattante du Parti communiste, fait exploser, dans la brasserie Bürgerbräukeller, à Munich, une bombe artisanale, destinée à éliminer les principaux dirigeants nazis, réunis dans ce lieu symbolique pour commémorer les événements de 1923. Malheureusement, Hitler et sa suite quittent la salle plus tôt que prévu, échappant à l'élimination.

Georg Elser ne fut exécuté qu’en 1945, Hitler voulant, semble-t-il, un grand procès, contre lui, après la guerre. La situation émotionnelle était telle que certains émirent l'hypothèse que l'attentat était une mise en scène des nazis, pour attirer la sympathie sur Hitler, et suggérer un sentiment d’invulnérabilité du Führer.

À la mi-mars, Hitler échappe à une tentative d'assassinat, car la bombe, déposée à bord de l'avion où il avait pris place, n'explose pas : le froid glacial des soutes avait gelé le détonateur. Aussi, les militaires, réunis autour du général Henning von Tresckow, décident-ils d'effectuer une nouvelle tentative, le 21 mars 1943. Agé de 37 ans, le colonel Rudolf-Christoph von Gersdorff accepte de se faire sauter, avec Hitler, lors d'une visite, à l'exposition consacrée aux armes prises aux Soviétiques, à l'Arsenal de Berlin. En tant que commissaire de l'exposition, il lui revient d'y accompagner le Führer. Il n'aura qu'à déclencher la bombe, cachée dans sa poche, au bon moment.

Date de dernière mise à jour : 20/04/2024