de Vénus de Willendorf à Simon de Montfort

Vénus de Willendorf à Simon de Montfort

Cachez ce sein que je ne saurais voir. Vénus de Willendorf, une dadame de 25 000 ans...
Les représentations féminines au Paléolithique supérieur, musée de l'Aurignacien.

Au Paléolithique et au Mésolithique, dans la vision du monde des chasseurs-cueilleurs, l’Homme est immergé dans la nature, dont il est un aspect, avec les autres animaux et les végétaux, et les autres éléments naturels.

La période néolithique, 6000-2200 avant, est caractérisée par l'abandon du mode de vie nomade. Tandis qu'il affirme son emprise sur elle, et sa capacité à la transformer pour assurer sa subsistance, l’Homme néolithique se détache, progressivement, de la nature.

Au Néolithique moyen (4600-3800), la  pratique croissante de l’agriculture, et la sédentarisation, incitent les groupes humains à s’approprier les territoires sur lesquels ils sont installés. Pour conserver ces espaces, et faire accepter cette prise de possession aux groupes voisins, la protection la plus efficace, basée sur la force du nombre, nécessite que les membres d’une communauté soient capables de faire corps. La structure sociale, d'abord égalitaire, se complexifie.

Le Livre de la Genèse est le premier livre du Pentateuque. Récit des origines, c'est un texte fondamental pour le judaïsme et le christianisme. "Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux." La Genèse débute par le récit de la création, par Dieu, du monde, puis des deux premiers êtres humains : Adam et Ève.

Dieu forme Adam (de אדמה‎, adamah : « terre »), et lui confie le Jardin d'Éden, afin qu'il « le cultive et le garde ». Il a le droit de manger de tous les fruits, à l'exception du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu plonge Adam dans un profond sommeil, et lui prend une côte, qu'Il façonne, en femme. Or, tout ce qui est fendu n'est pas défendu... le Tentateur assure la femme, qu'ils ne mourront pas, s'ils mangent du fruit défendu, mais que leurs yeux s'ouvriront, et qu'ils seront comme Dieu. Adam et Ève désobéissent, et sont chassés, par Dieu, du merveilleux jardin. L'Humanité constitue la descendance d'Adam et Ève.

Caïn et Abel sont des enfants d'Adam et d'Ève. Caïn, le premier, était cultivateur; son cadet : éleveur. Les deux effectuèrent des sacrifices, mais Dieu préféra le sacrifice d'Abel, à celui de son frère Caïn. Outragé, l'aîné tua le cadet. Ce récit évoque la dialectique grandissante, au Néolithique, entre les bergers nomades, et les cultivateurs sédentaires.

"Caïn dit à son frère Abel : « Sortons dans les champs. » Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? »".

Victor Hugo, « La Conscience », 1860, in La Légende des siècles.
Le complexe de Caïn, Gérard Haddad, 2016.

Œdipe, de la dynastie des Labdacides, rois légendaires de Thèbes, est le fils de Laïos et de Jocaste. Ses parents ayant consulté l'oracle de Delphes, celui-ci leur prédit que leur enfant tuera son père, et épousera sa mère. A sa naissance, de peur que l’oracle ne s’accomplisse, ses parents abandonnent leur fils, sur le mont Cithéron. La découverte de l'enfant, chevilles attachées et mortifiées, par un berger, provoque sa compassion. Le berger le recueille, et le confie à son maître, Polybe, roi de Corinthe, qui ne peut pas en avoir. Le couple royal l'adopte. La reine lui donne le nom d'Οἰδίπους, Œdipe, « pieds enflés ». Ils l'élèvent comme leur fils. Œdipe devenu adulte, ayant raillé un homme ivre, celui-ci laisse entendre qu'il ne serait pas l'enfant de ses parents. Troublé par la sinistre malédiction, Œdipe décide de partir pour Delphes, à fin de consulter l'oracle, et de percer le mystère de sa naissance.

Les Étrusques apparaissent au IXe siècle avant, sur un territoire, qu'on appelle Étrurie, correspondant à celui de la Toscane. Beaucoup de vestiges, comme la nécropole de Cerveteri, au nord, témoignent de leur présence, sur ce territoire, cette époque. Grâce à une puissante flotte, les Étrusques établirent avec l’Orient (Grèce, Chypre, Syrie), la Gaule, l’Hispanie et l’Afrique (Carthage), des échanges commerciaux : exportant le fer et le cuivre; important tissus, bijoux, ivoire, céramique.

Après la mort de Procas, roi d’Albe-la-Longue, leur père, Amulius détrône son frère, et fait de sa nièce, Rhéa Silvia, une vestale condamnée à la virginité. Mais, Mars étant tombé amoureux de la belle, celle-ci accouche de deux jumeaux : Romulus et Rémus. Amulius fait emmurer la vestale, et condamne les deux nourrissons à être jetés dans le Tibre. Les enfants sont abandonnés, dans une fondrière, sur les rives du fleuve en crue. Ils sont recueillis par une louve, qui les allaite. Faustulus, un berger, témoin de ce prodige, adopte, finalement, les jumeaux, et les élève, avec sa femme, Acca Larentia. Devenus adultes, Romulus et Rémus décident de fonder une ville. Romulus, Insociabile regnum, Le pouvoir ne se partage pas, fonde Rome, sur le mont Palatin, où ils avaient été découverts, au milieu du VIIIe siècle avant.

Latinus était roi des Aborigènes. Il avait eu, de son épouse Amata, une fille, Lavinia. Jeune princesse, elle était recherchée, en mariage, par plusieurs princes d'Italie, et surtout par Turnus, roi des Rutules, qu'Amata, sa tante, favorisait. Mais d'effrayants prodiges avaient retardé cette union. Ce fut alors qu'Énée aborda en Italie, et demanda asile à Latinus. Le roi le reçut bien, fit alliance avec lui, et envisagea de lui offrir sa fille en mariage. Le Troyen eut l'avantage sur Turnus, en le tuant. Il devint possesseur de la princesse, et héritier de Latinus. Les Aborigènes fusionnèrent avec les Troyens d’Énée, recevant le nom de Latins.

A l'origine petit triangle de sol fertile et volcanique sur lequel résidait la tribu des Latins, le Latium est la région de l'Italie centrale occidentale, dans laquelle la ville de Rome a été fondée. Limitée, par la mer Tyrrhénienne, à l'ouest; adossée à l'Apennin, à l'est; entre la Toscane et l'Ombrie, au nord; la Campanie, au sud. La cuvette où se trouve Rome est prolongée, au sud-ouest, par la région, autrefois marécageuse, des marais Pontins. Les paysages y sont très variés : montagnes dans les Abruzzes, vallée de la Ciociaria, lacs de Bracciano et de Bolsena, longues plages de sable de Sperlonga et de Gaeta. Les Étrusques cherchèrent à étendre leur domination vers le sud où, durant la seconde moitié du VIIe siècle avant, ils occupèrent le pays latin. Rome fut, pendant plus d'un siècle, gouvernée par des rois originaires d'Étrurie, les Tarquins.

Velletri, connue, dans l'Antiquité, sous le nom de Velitrae (Velester en volsque) est une ville italienne, de la ville métropolitaine de Rome Capitale, située sur la voie Appienne, fondée, au VIe siècle avant, par les Volsci, un peuple hostile à Rome. Conquise par les Romains en 338 avant, elle fut occupée par les Wisigoths, les Goths, les Byzantins, l’Église. Le sarcophage de Velletri, chef-d'œuvre de l'art funéraire romain, mêle styles asiatique et grec, avec ses reliefs mythologiques représentent les douze travaux d'Hercule, et tout particulièrement la capture de Cerbère aux Enfers. Velletri reste marquée, par vingt-six siècles d’histoire, comme en témoignent ses nombreuses ruines antiques.

La dynastie séleucide est une dynastie hellénistique qui a régné sur une partie de l'Asie (Babylonie, Mésopotamie, Anatolie et Syrie), de la prise du titre royal par le diadoque Séleucos, en 305 avant, à la mort de son dernier représentant, Philippe II, en 64 avant. Son histoire, en particulier, durant son dernier siècle d'existence, est marquée par plusieurs usurpations, et des périodes durant lesquelles la royauté est disputée entre plusieurs prétendants.

Peuple, apparenté aux Iraniens, les Parthes, après avoir nomadisé, en Scythie, se fixent, au Ier millénaire avant, en Parthie, où ils constituent une aristocratie guerrière. L'empire parthe (247 avant – 224 après) est une importante puissance politique et culturelle iranienne de la Perse antique. Arsace Ier, chef des Parni, une tribu scythe d'Asie centrale, fonde, définitivement, l'Empire parthe, au milieu du IIIe siècle avant, lorsqu'il conquiert la Parthie. Mithridate Ier (171 – 138 avant) agrandit l'Empire, en prenant la Médie et la Mésopotamie, aux Séleucides. À son apogée, l'Empire parthe s'étend des sources de l'Euphrate jusqu'à l'Est de l'Iran. L'Empire, situé sur la route de la soie, reliant l'Empire romain à l'Empire han, en Chine, devient un carrefour culturel et commercial.

Caius Iulius Caesar IV nait le 12 juillet 100 avant, à Rome. Son parcours, au cœur du dernier siècle de la République — bouleversée par les tensions sociales et les guerres civiles —, marque le monde romain, et l'histoire universelle. Politique, pour favoriser son ascension, il s'appuie sur le courant réformateur. Militaire, il repousse les frontières de la République, jusqu'au Rhin, et à l'océan Atlantique. Après une suite de victoires foudroyantes sur ses adversaires, il s’empare du pouvoir, et entreprend de réformer l’État. Le 15 mars 44 avant, aux ides de mars, alors qu'il s'apprête à partir en campagne contre les Parthes, il se rend sur le champ de Mars, à une réunion du Sénat. Le bruit court qu'il va se faire couronner roi, avant son départ. C'est à la Curie de Pompée, qu'il meurt, poignardé, victime d'un complot. « Tu quoque fili mi ? », aurait-il prononcé, alors, selon Suetone, en découvrant Brutus, son fils adoptif, parmi ses agresseurs.

Auguste, né, le 23 septembre 63 avant, Caius Octavius, à Rome, puis, imperator, appelé Caesar Divi Filius Augustus, est le premier empereur romain, du 16 janvier 27 avant au 19 août 14. Caius Octavius est issu d'une ancienne, et riche, famille, de rang équestre, appartenant à la gens plébéienne des Octavii. Eduqué, à Rome, selon les coutumes de l'aristocratie républicaine, il devient, à 19 ans, en 44 avant, le fils adoptif posthume (par testament) de son grand-oncle maternel Jules César, peu après l'assassinat de ce dernier. Retournant en Italie, d'où il s'était absenté, pour terminer sa formation littéraire et philosophique, s'attachant un temps le soutien de Cicéron, pour pouvoir réclamer son héritage, et son nouveau nom, il forme peu après, avec Marc Antoine, et Lépide, le second triumvirat, afin de défaire les assassins de César, dont il avait juré de se venger.

On se souvient qu'une ardente (tel le buisson du mont Horeb) polémique faisait rage, dedans le proto-christianisme : la bonne nouvelle est-elle réservée aux Juifs, ou destinée à toute l'Humanité ? Pierre prônait : pour les Juifs; Paul, quant à lui, était universaliste. Pierre est le chef des apôtres. Mais, si le christianisme n'est pas resté une simple secte juive, c'est à Paul de Tarse (9 Tarse, Turquie - 67 Rome) qu'il le doit.

Thomas est un Juif de Galilée, disciple de Yehoshua le Nazaréen. L'évangile de Jean lui donne une place particulière : Thomas doute de la résurrection de son maître. Diverses traditions le présentent comme envoyé en Adiabène, une région de l'Assyrie; puis dans le royaume indo-parthe. Il aurait apporté la « bonne nouvelle » jusqu'en Inde du Sud, où il est considéré comme le fondateur de l'Église. Arrivé, en Inde, en 52, il y serait mort, martyr, aux environs des années 70. Il est cité dans la plupart des textes chrétiens antiques; et deux apocryphes lui sont attribués : l'évangile de Thomas, et les Actes de Thomas.

L'Église catholique est une institution, très organisée, structurée, et hièrarchisée, rassemblant les chrétiens qui reconnaissent l'autorité du pape, successeur de l'apôtre Pierre. Riche de plus d'un milliard de baptisés, elle a joué un rôle social, crucial et structurant, au cours des deux derniers millénaires, en particulier en Occident. L'Église a sept sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la réconciliation, l'onction des malades, l'ordination et le mariage. Le substantif « église » vient du latin ecclesia, issu du grec ἐκκλησία, qui signifie assemblée; l’adjectif « catholique », du grec καθολικός, qui signifie : « universel ».

Ostie (ostium : « embouchure d'un fleuve », de os, oris : bouche, visage) était, dans l'antiquité, le port de Rome. Située à l'embouchure du Tibre, à 35 km au sud-ouest de Rome, Ostie importait les céréales, l'huile d'olive, le vin, le garum, et les autres marchandises, en provenance de tout le monde romain, qui étaient, ensuite, acheminées jusqu'au port fluvial de l'Emporium. Cosmopolite, Ostie accueillit une foule de cultes étrangers; parmi lesquels : le christianisme. Dès le IIIe siècle, un diocèse se constitua, avec Cyriaque comme évêque.

Né, le 14 avril 216, à Mardin, en Turquie, et mort, à la fin du IIIe siècle, à Gundishapur, ville ancienne de l'Iran, Mani est le fondateur de la religion manichéiste. Son père, Pātik, judéo-chrétien, rejoins, très tôt, les elkasaïtes. Sa mère, zoroastrienne, appartiendrait à une famille princière, apparentée aux souverains parthes régnants. Ayant quitté sa femme, pour rejoindre sa communauté ascétique, Pātik vient rechercher son fils, alors âgé de 4 ans, pour l'y ramener. Se considérant comme un imitateur de la vie de Yehoshua le Nazaréen, Mani se met à prêcher, vers 240, année de son voyage, dans le royaume indo-grec, sur les traces de la communauté de Thomas, le disciple de Yehoshua, où il est, probablement, influencé, par le gréco-bouddhisme.

Le manichéisme est une religion, fondée par Mani, au sein de l'empire perse, au IIIe siècle. C'est un syncrétisme du judaïsme, du bouddhisme, du brahmanisme et du christianisme; mais, pas du zoroastrisme, qui était la religion, officielle, de l'empire perse. Le manichéisme a, pour fondement, une séparation du monde, entre royaume de la Lumière, et royaume des Ténèbres. Le manichéisme s'est répandu, plus tard, à travers l'Afrique du Nord, et l'Europe, jusqu'en Gaule et, à travers l'Asie, jusqu'en Chine.

À la fin du IVe siècle, le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain. Avec son fils Constantin Ier, Hélène devient la puissante protectrice des chrétiens, puisant largement dans le trésor impérial. Nourrir les pauvres, donner aux uns de l'argent, aux autres des vêtements, à d'autres une maison ou un coin de terre, était son bonheur. Sa bonté s'étendait aux prisonniers, aux exilés, à tous les malheureux. Le peuple ne pouvait voir, sans une joie mêlée de larmes, son impératrice venir, en habits simples et communs, prendre sa place, à l'église, dans les rangs des fidèles.

Place stratégique de la Méditerranée, Île convoitée, la Sicile byzantine est conquise, par les armées d'Afrique du Nord, au IXe siècle. Deux siècles plus tard, c'est le Normand Roger Ier, issu de la lignée de Tancrède de Hauteville, qui arrache la Sicile des mains des Fatimides. Roger II, son fils, fonde, en 1130, le royaume normand de Sicile, le Regno di Sicilia, un État incluant : l'île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, Naples et, pour un temps limité, des territoires en Afrique. Ce royaume, dont la capitale était Palerme, a été dirigé par plusieurs dynasties : les Normands, issus de Roger II, les Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe, les Angevins, les Aragonais et les Bourbons.

Raymond VI de Toulouse (Saint-Gilles 1156 - Toulouse 1222) est un prince plus politique que belliqueux. Il se montre calculateur, temporisateur, et d’une grande souplesse politique, faisant mine de se soumettre, à plusieurs reprises, pour mieux se redresser, au meilleur moment. Cultivé, il compte, parmi ses amis, nombre de troubadours. Le catharisme se propage dans le comté de Toulouse, sans que Rome, qui ne réalise pas l’ampleur de l’hérésie, ne s’en inquiète. Finalement, Raymond VI est excommunié, en 1196.

Simon IV de Montfort (1164-1175 Ile-de-France - 1218 Toulouse) est issu de la maison de Montfort-l'Amaury, une famille de rang baronnial, d'Île-de-France, vassale du roi Philippe Auguste. L'annonce de la prise de Jérusalem, par Saladin, étant parvenue, en Europe, Simon ne se joint pas à la croisade organisée en réaction. Quand la quatrième croisade décide d’attaquer Constantinople, Simon, à la fois, capable des pires cruautés, et  pétri d'une foi sincère, refuse de participer au sac de la ville, et quitte, avec ses troupes, l’expédition. Il est aussi un bon soldat et un bon stratège, qui a, plusieurs fois, remporté la victoire, dans des circonstances qui lui étaient, initialement, défavorables.

Date de dernière mise à jour : 04/02/2024