De la mort de Marie-Antoinette à décembre 1918

De la mort de Marie-Antoinette à décembre 1918

Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette Capet est guillotinée, place de la Révolution, à Paris. Le 28 juillet 1794, 10 thermidor II, Maximilien de Robespierre, ainsi que ses amis Georges Auguste Couthon et Louis Antoine de Just sont guillotinés, place de la Révolution, à Paris.

Le 2 mars 1795, Bonaparte est nommé général en chef de l’armée d’Italie. Il arrive, à Nice, le 27 mars, et en prend le commandement : "Sol­dats, vous êtes nus, mal nourris... Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde".

Les idées de la Révolution progressent, avec l'avancée des troupes françaises, dans tou­te l'Europe. Les Romains manifestent contre la France, mais certains Italiens sont sé­duits par les idées révolutionnaires. Ils marchent, même, sur le Vatican.

C'est dans les vignobles de Velletri qu'a été découverte, en 1797, la statue antique dite Pallas de Velletri, qui se trouve, aujourd'hui, au Louvre.

Soucieux de protéger ses fidèles, Barnaba Chiaramonti, futur successeur de Pie VI, re­con­naît, lors du sermon de la messe de Noël 1797, que la religion catholique ne s’op­po­se pas à la forme démocratique du gouvernement, et termine par ces mots : « Soyez de bons chrétiens et vous serez d’excellents démocrates ».

Le 28 décembre 1797, au cours d'une émeute anti jacobine et anti-française, dans le quar­tier du palais Farnèse, à Rome, où des habitants du Trastevere scandent le cri de ral­liement des insurgés contre les Français : « Viva il Papa, viva la Religione, viva Maria », le général Léonard Duphot, attaché d’ambassade, est assassiné.

Le Trastevere, « Au-delà du Tibre », est le seul rione du Centro storico de Rome qui soit si­tué sur la rive droite du Tibre, le fleuve qui serpente au milieu de la ville de Rome. Dans l'usage courant, le nom Trastevere ne désigne que la partie méridionale du rione, urbanisée, et proche du Tibre. Pour la partie nord du rione, on parle de Gianicolo, qui est le nom de la colline qui occupe cet espace.

Le 11 janvier 1798, le général Louis-Alexandre Berthier reçoit l’ordre de marcher sur Ro­me, et d’en chasser le pape. Dans sa marche vers la capitale, Berthier est, quelque peu, attaqué par des bandes de paysans.

Le 11 février, 23 pluviôse VI, Berthier s'empare de la ville. La Révolution y éclate, le 15 fé­vrier. Le jour même, 27 pluviôse VI, Berthier y proclame la Repubblica Romana, à la pla­ce des États pontificaux. Le nouvel État est organisé, sur le modèle de la République française, par Daunou et Monge, avec l'aide de révolutionnaires locaux.

Pie VI est sommé d'abandonner Rome, dans les deux jours. Laissant son pouvoir tempo­rel, il quitte le Vatican, dans la nuit du 19 au 20 février.

Bien avant l’aube, une voiture attelée est amenée aux portes du palais apostolique. Un octogénaire, malade et affaibli, y monte, avec beaucoup de peine. Bientôt, l’équipage s’enfonce dans la nuit, en direction du nord. Emmené, ainsi, sous bonne escorte, Pie VI quitte Rome, livrée à l’invasion, au pillage, à la révolution, et au sacrilège.

Pie VI est, finalement, arrêté, par l’armée du Directoire. Il est emmené, de Turin à Brian­çon, de l’autre côté de la frontière. Il arrive, à moitié paralysé et malade, dans le Brian­çon­nais, le 30 avril 1799, après un périple, particulièrement éprouvant, à travers les Alpes italiennes et françaises.

Le vieil homme est transporté sur une chaise qu’il ne quitte jamais, et surveillé par des geô­liers pointilleux. L’armée russe entre à Turin : le Directoire prend la décision d’évacuer Pie VI à Valence. Pie VI n’en peut plus, mais les ordres sont formels : « Le pape doit quit­ter Briançon mort ou vif ».

La caravane emprunte la route de Gap, puis oblique vers Grenoble, en franchissant le col Bayard. Pie VI arrive, à Valence, le 14 août 1799. Il est incarcéré, dans la citadelle, et décède, épuisé, le 29 août 1799, 12 fructidor VII, à l'âge de 81 ans.

Pie VI a droit à de discrètes obsèques, au cimetière de Valence. Son acte de décès fi­gu­re dans le registre d'état civil de la ville de Valence, où il est appelé : « Jean Ange Pie VI pontife de Rome ».

Pie VI décédé, le conclave, appelé à désigner son successeur, se réunit, à Venise, à par­tir du 30 novembre 1799, dans le monastère Giorgio Maggiore, sous protection au­tri­chienne.

A la fin de l'année 1799, après l'entrée des troupes napolitaines dans Rome, et la chute de l’éphémère république romaine, la République française normalise ses relations di­plo­matiques avec les États pontificaux, qui y sont, alors, rétablis.

Il faudra trois mois pour obtenir les deux tiers de voix, nécessaires à la désignation du nou­veau pape. Ce sera Giorgio Barnaba Luigi Chiaramonti, qui choisit, comme nom pon­tifical, Pie VII, le 14 mars 1800. Ce conclave sera le dernier à se tenir hors de Rome.

Bartolomeo Pacca (1756 Benevento - 1844 Rome), fils d'Orazio Pacca, marquis de Matrice, et de Crispina Malaspina, est évêque et légat de Velletri. Pie VII le crée cardinal, le 23 Février 1801. Il devient Secrétaire d'État, en 1808. Il rédige, et fait signer à Pie VII, la bulle lancée contre Napoléon, en 1809. Il est enlevé, et détenu, par celui-ci, au fort de Fénestrelle, de 1809 à 1813. Il détermine le pape à rétracter les concessions faites, par le Concordat du 25 janvier. Il rentre, à Rome, en 1814, et fait rétablir l’ordre des Jésuites, en 1816. Il meurt, le 19 avril 1844, à l'âge de 87 ans, et est enterré, dans Maria in Campitelli.

La République signe, avec l'Église catholique, un concordat. Ce concordat, dit con­cor­dat de juillet 1801, est un traité réglant les relations entre la France et l‘Église catholique, signé le 15 juillet, puis ratifié le 15 août 1801, par le pape Pie VII, et le 8 septembre, par Napoléon Bonaparte, premier consul.

Une des conséquences de la signature du concordat est le retour, à Rome, de la dé­pouil­le de Pie VI. Le pape a droit à des funérailles, conduites par son successeur, Pie VII, en grandes pompes, dans la basilique Pierre de Rome, le 10 février 1802.

"La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté.", Johann Kaspar Schmidt (1806-1856), philosophe bavarois, appartenant au groupe des jeunes hégéliens, considéré comme un des précurseurs de l'existentialisme et de l'anar­chisme individualiste, in L'Unique et sa propriété.

Le congrès de Vienne est une conférence des représentants diplomatiques des grandes puissances européennes, qui a eu lieu, à Vienne, du 18 septembre 1814 au 9 juin 15. Les pays vainqueurs de Napoléon se réunissent, pour ré­diger, et signer les conditions de la paix, déterminer les frontières, et tenter d'établir un nouvel ordre pacifique.

"Un drapeau n'est que du vent rendu visible.", Piotr Alexeïevitch Kropotkine (1842-1921), géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue, et théoricien du commu­nis­me libertaire, in Aux jeunes gens, 1904.

La Commune de Paris est la plus importante des communes insurrectionnelles de Fran­ce, en 1870-71. Elle dure 72 jours, du 18 mars 1871, à la « Semaine sanglante », du 21 au 28 mai 1871.

Cette insurrection, faisant suite aux communes de Lyon et de Marseille, re­fu­sa de recon­naître le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale constituante, qui ve­nait d'être élue, au suffrage universel masculin, dans les portions non occupées du ter­ri­toire, et choi­sit d'ébaucher, pour la ville, une organisation de type libertaire.

"Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes.", Rosa Luxemburg (1871-1919), princi­pa­le anima­tri­ce de la Ligue spartakiste.

Le palais est un palais néoclassique, situé à Rome, entre la Piazza Navona, le Cam­po de' Fiori, et le Corso Vittorio Emanuele II, dans le rione Parione. En 1871, les hé­ri­tiers le vendent à l’État.

"La révolution prolétarienne ne consiste pas seulement à détruire le pouvoir capitaliste.", Anton Pannekoek (1873-1960), astronome, astrophysicien et militant marxiste néerlan­dais. Il participa au développement du mouvement communiste, aux Pays-Bas et en Allemagne, et devint, dans les années 1920, une figure du communisme de conseils.

Au juge qui lui reprochait de s'en être pris à des innocents, lors de son attentat contre le ca­fé Terminus, Émile Henry répliqua : « Il n'y a pas de bourgeois innocents ! » Son père, Fortuné Henry, s'était battu dans les rangs des communards, et fut condamné à mort. Son frère Jean-Charles Fortuné Henry, lui aussi, militant anarchiste, collabora au journal L’En-dehors et fonda, en 1903, la colonie libertaire d'Aiglemont. Émile est guillo­tiné, le 21 mai 1894, à l'âge de 21 ans.

"We are going to inherit the earth; there is not the slightest doubt about that.", José Bue­na­ventura Durruti Dumange (1896-1936), une figure principale de l'anarchisme, avant et pendant la révolution sociale espagnole de 1936.

Clarence Rook (Hooligan Nights, 1899) fait remonter l’origine du mot Hooligan, à un certain Patrick Hooligan, petit criminel du borough de Londres, condamné, à la prison à vie, pour le meurtre d’un policier. "À Liverpool, des troubles sérieux ont éclaté, auxquels ont pris part, ensemble, les grévistes, et les « hooligans », les apaches britanniques.", in Le Gaulois, 1911. Francisation du mot russe хулиган, le mot Hooligan désignait, en Union "soviétique", les asociaux, opposants au régime, perturbateurs de l’ordre public, voyous, vauriens, apaches. Au XXIe siècle, les Pussy Riot, qui ont défrayé la chronique, en surgissant, dans une cathédrale moscovite, pour demander le départ de Vladimir Poutine, risquent jusqu'à trois ans de prison.

« Le Pape est mort, un nouveau Pape est appelé à régner. Araignée ! quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ? » Né à Neuilly-Sur-Seine, dans une famille bourgeoise, Jacques Prévert (1900-1977) est élevé dans l'amour de la littérature et du théâtre. Auteur de recueils de poèmes, parmi lesquels Paroles (1946), il devient un poète populaire, grâce à son langage familier, et à ses jeux sur les mots.

Le chanoine français Jules Gendry produit "Pie VI, sa vie, son pontificat (1717-1799), d’après les archives vaticanes et de nombreux documents inédits, Paris, 1906, 2 volumes", pieuse biographie, travail honorable fort documenté, auquel manque le sens critique. A la recherche de racines médiévales valorisantes, il éprouve le besoin de lui trouver des origines suédoises, en utilisant pour preuve l’héraldique.

"Seul celui qui n'a rien à perdre et tout à gagner met en œuvre toute la voracité de l'in­tel­ligence.", Jean Pierre Marie Hervé-Bazin (1911-1996), écrivain et romancier français, in Ce que je crois (1977).

A la fin de la Belle Époque, en 1911-12, opérait, en France et en Belgique, un groupe d'anarchistes, connu sous le nom de « Bande à Bonnot », après que Jules Bonnot eut ac­cordé un en­tre­tien au Petit Parisien.

Marie Minelli, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, digne fille de deux gentils lambertistes, épinglée dans la gestion du Fonds Marianne, a bien posé en une du magazine Playboy.

La notoriété de Bonnot se renforça, ensuite, sa mort, lors d'une fusillade, avec la police, à Choisy-le-Roi, ayant été très médiatisée. Refus d'obtempérer, vraisemblablement.

Futé, le groupe utilise des technologies de pointe, dont des automobiles, et des fusils à répétition, qui n’étaient pas encore disponibles, pour la police.

Il était composé d'un certain nombre d'individus chelous : moins de quatre milliards, se­lon la police; au moins le double, selon la CNT.

Le mot d’ordre du 1er mai 1916, lancé par Karl Liebknecht, est « Brot ! Freiheit ! Frieden ! », Pain ! Liberté ! Paix ! Combien sont capables, dans ce climat délétère, d’entendre le discours de Karl Liebknecht, qui dénonce le militarisme, excroissance du capitalisme, comme seul ennemi des Allemands, et qui en appelle à l’alliance du prolétariat international ?

En 1917, les bolcheviks, dont Lénine est le principal dirigeant et idéologue, prennent le pouvoir en Russie. Lunettes à pince-nez, « tête puissante et bovine », bagou « caustique et spirituel », Amadeo Bordiga salue, comme le début de la fête, le coup de main léniniste.

Foreign Office
November 2nd, 1917

it being clearly understood that nothing shall be done which may prejudice the civil and religious rights of existing non-Jewish communities in Palestine, or the rights and political status enjoyed by Jews in any other country.

Arrivé en Champagne en avril 1918, Adolf Hitler participe à la dernière grande offensive allemande de la Guerre. Il ne consomme ni tabac, ni alcool. Il détonne, par son manque complet d’humour et son refus, catégorique, de fréquenter les prostituées françaises. On se souvient qu'au führerbunker, Adolfounet était végétarien. Dans la famille Adolf, on a le sens moral développé. Le Führer, et ses followers, le confirmeront, le moment venu.

Le 12 juillet 1918, révoltés, à la suite d'une rafle de conscrits ordonnée par l’administrateur Grange, des insurgés sahoué s’emparent de 500 kilos de poudre, au dépôt de Grand-Popo, au Dahomey. Le 14 juillet, ils sabotent la ligne télégraphique. Une palabre, organisée à Doutou, tourne à la bataille rangée. L’administrateur Grange est tué.

En octobre 1918, en Allemagne, des mutineries éclatent, des conseils de soldats, puis d'ouvriers se forment. Une véritable guerre civile, entre le nouveau gouvernement républicain, et les spartakistes, qui veulent installer la dictature du prolétariat, s'amorce. Gustav Noske, ministre social-démocrate, est chargé d'organiser la répression de l'insurrection (ce qui est la fonction propre de la sociale-démocratie, dans la société capitaliste).

On peut prouver que l’assassinat de Liebknecht et de Luxemburg a été préparé, à partir des premiers jours de décembre. Alors déjà, on pouvait lire, sur des affiches placardées, dans tout Berlin : « Ouvriers, citoyens ! La patrie est tout près de sa ruine. Sauvez-la ! La menace ne vient pas du dehors, mais de l’intérieur : c’est le groupe Spartakus. Tuez ses chefs ! Tuez Liebknecht ! Alors vous aurez la paix, le travail et le pain ! »

Date de dernière mise à jour : 18/02/2024