Les élections législatives du 31 juillet 1932 donnent la première place au NSDAP avec 37,2 % des suffrages. Trois mois plus tard, dans un contexte de décrue du chômage, un nouveau scrutin a lieu : la formation nazie arrive encore en tête, mais ne remporte plus que 33 % des voix.
Le 6 novembre 1932, se déroulent les huitièmes élections fédérales de la république de Weimar. Le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei souffre, par rapport au scrutin précédent, d'une légère baisse. Mais, il reste le premier parti allemand.
Franz von Papen (1879 Werl, Westfalen - 1969 Obersasbach, Baden-Württemberg), catholique conservateur, n'a pas de majorité sans les nazis. Aussi tente-t-il d'obtenir, d'Adolf Hitler (1889 Braunau am Inn, Österreichisch-Ungarische Monarchie - 1945 Berlin), un soutien. Mais les conditions sont rédhibitoires.
Comme les échanges de mi-novembre allaient le montrer, le président du Reich continuait à se méfier, profondément, du chef nazi.
Prenant acte de l'échec des négociations, Papen remet, le 17 novembre, sa démission, président Paul von Hindenburg (1847 Posen, Polska - 1934 Kisielice). Mais, il compte bien que cela ne soit qu'une fausse sortie.
Le 19 novembre, une vingtaine de personnalités du grand patronat demandent, au président Paul von Hindenburg (1847 Posen, Polska - 1934 Kisielice) de nommer Hitler, au poste de chancelier.
Le 23 novembre 1932, le juriste et philosophe catholique Carl Schmitt prononce, devant le patronat allemand, un discours, consacré à l’« État fort et l’économie saine ». Se prévalant d'un « état d’urgence économique », Schmitt préconise une nouvelle approche de l’État, rompant avec le libéralisme classique, et muselant les contestations.
Papen espèrait être rappelé, à la chancelerie, par le président Hindenburg mais, celui-ci lui préfère Kurt von Schleicher (1882 Brandenburg an der Havel, Brandenburg- 1934 Neubabelsberg), alors ministre de la défense, qui tente une politique d'union nationale, espérant le soutien des socialistes et des nazis. Les efforts de Schleicher ne portent pas de fruits. Papen convainc le président Hindenburg d'appeler Hitler, à la chancelerie.
Mais sa décision d'ouvrir, à Hitler, les portes du pouvoir, n’avait rien d’inéluctable. Celui qui a été nommé, à la tête de la République de Weimar, en 1925, n’a jamais adhéré aux valeurs démocratiques, et ne croyait pas aux partis. Il ne se scandalisera, donc, pas, lorsqu'il n’en restera plus qu’un.
Quelques jours plus tard, Hindenburg déclare : « Messieurs, j'espère que vous ne me rendez pas responsable de devoir nommer ce caporal autrichien chancelier du Reich ! »