Burgerbraukeller

Les brasseurs munichois avaient compris

Blutfahne, Drapeau du sang, est le nom donné, par la mystique national-socialiste, à ce drapeau, devenu, par la suite, l’un des symboles les plus forts de la propagande nazie, un véritable objet de culte du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei. Trambauer remettra le Blutfahne, à Hitler, quand celui-ci sortira de prison.

Gravement maltraité par un supérieur SS, Heinrich Wilhelm Trambauer, le porte-drapeau du putsch de la Brasserie, souffre, consécutivement, de graves lésions cérébrales. Il en décède, finalement, le 16 octobre 1942, à Munich. Bad choice !!! Désolure, camarade.

Hitler et ses acolytes seront accusés de haute trahison, et de meurtre de policiers. Ils risquent la peine de mort. Le tribunal fera montre de clémence : d’une part, les juges, et les procureurs, pèchent par sympathie, pour les accusés; d'autre part, Ludendorff jouit d'une aura de héros de guerre; enfin, la cour veut minimiser la complicité, extorquée, du triumvirat bavarois. Le procès sera une mascarade et, surtout, pour Hitler, une opportunité inespérée de faire de la propagande, pour sa cause. Il assumera la responsabilité du putsch. Ludendorff sera acquitté. Les peines de ses camarades seront si faibles qu’elles seront absorbées par détention provisoire, déjà subie. Hitler sera, finalement, condamné à, seulement, cinq ans de détention. Le tribunal justifiera sa clémence, en arguant que les putschistes « avaient été guidés par un pur esprit patriotique et par la plus noble des volontés ».

La menace du séparatisme bavarois plane sur le pays : les autorités bavaroises sont au bord de la rupture avec Berlin. Escomptant tirer parti du climat de sédition qui régnait en Freistaat Bayern, Adolf Hitler, à la tête de ses sicaires de la Sturmabteilung, fait irruption, dans la soirée du 8 novembre 1923, dans la Bürgerbräukeller, où se tient, autour de Gustav von Kahr, une réunion politique. L’affrontement fit 14 morts.

L'intention de Hitler est de prendre le pouvoir en Freistaat Bayern, en contraignant Kahr à le nommer, à la tête d'un nouveau gouvernement, tandis que Ludendorff serait investi du commandement des troupes. Puis, comme l’avait fait Baruch Mussolini, un an auparavant, vers Rome, de mener une « Marche sur Berlin », et de renverser le gouvernement fédéral de la république de Weimar, première étape de la révolution nationale.

Les 6 et 7 novembre 1923, Hitler et ses alliés se rencontrent, pour organiser le putsch imminent. A München, et dans les principales villes du land : Regensburg, Augsburg, Ingolstadt, Nuremberg, & Würtzburg. Les putschistes devaient se rendre maîtres des gares, du télégraphe, du téléphone et des stations de radio, des bâtiments publics, & des commissariats. Les dirigeants socialistes et communistes, et les responsables syndicaux, devaient être arrêtés.

Le procès sera une mascarade et, surtout, pour Hitler, une opportunité, inespérée, de faire de la publicité, pour sa cause. Il assumera la responsabilité du putsch. Ludendorff sera acquitté. Les peines de ses camarades seront si faibles qu’elles seront absorbées par leur détention provisoire. Hitler sera, finalement, condamné à, seulement, cinq ans de détention. Le tribunal justifiera sa clémence, en arguant que les putschistes « avaient été guidés par un pur esprit patriotique et par la plus noble des volontés ».

L'une des conséquences de l'échec du putsch fut un changement de stratégie de Hitler. Il évitera, désormais, de passer pour un putschiste, et s’emploiera à séduire les puissances traditionnelles. De son point de vue, le putsch fut écrasé, si ignominieusement, par les patrons conservateurs, qu'il se jura de ne plus jamais tenter de s'emparer du pouvoir par la force. Les nazis respecteraient, désormais, en apparence, la légalité constitutionnelle; sans, pour autant, abandonner les violences ciblées, qui étaient leur marque de fabrique. Hitler ne se soumettait pas à la légalité, il s'appliquait à donner le change.

Avec le sens de la théâtralité qui est le sien, Hitler déclare, emphatique et grandiloquent : «Demain matin, ou l’Allemagne aura un régime national, ou nous serons morts.» Vraisemblablement, Adolf oublia de claboter. On est jamais trop raisonnable, quand on a de l'ambition.

Le neuf novembre est la date anniversaire du putsch de la Brasserie, événement mythique de la mystique nationale-socialiste.

Profitant de son incarcération, Hitler commence à dicter, à Rudolf Hess, un compte rendu de sa vie et de ses opinions. Mein Kampf, Mon Combat, est rédigé, par Hitler, en 1924-25. Il contient des éléments autobiographiques, l'histoire des débuts du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ainsi que diverses réflexions, sur la propagande, ou l'art oratoire. Hitler y expose, dans un style haineux, sa « conception du monde », avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses, mais aussi racistes et, ouvertement, antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultra-nationalisme, et de revanchisme. Il s’en prend, violemment, à la France : « un pays en voie de négrification ». Les Slaves sont présentés comme des sous-hommes. Mein Kampf n’a pas été pris suffisamment au sérieux. Charles de Gaulle y voyait un pamphlet pangermanique. Léon Blum s’en gaussait, considérant qu’il s’agissait d’un pensum, écrit par un fou. Churchill était plus inquiet. La diffusion de Mein Kampf a été considérable : sous le IIIe Reich, ce livre est diffusé à 12 450 000 exemplaires.

Hitler purgera sa peine, dans la prison de Landsberg am Lech, en Bavière, en compagnie de quelques comparses. Il y jouit d'une cellule spacieuse, confortablement meublée, où il reçoit. Il n'y passera, finalement, que treize mois, du 11 novembre 1923 au 20 décembre 1924.

Hitler et ses acolytes seront accusés de haute trahison, et de meurtre de policiers. Ils risquent la peine de mort. Le tribunal fera montre de clémence : d’une part, les juges, et les procureurs, pèchent par sympathie, pour les accusés; d'autre part, Ludendorff jouit d'une aura de héros de guerre; enfin, la cour veut minimiser la complicité, extorquée, du triumvirat bavarois. Le procès sera une mascarade et, surtout, pour Hitler, une opportunité inespérée de faire de la propagande, pour sa cause. Il assumera la responsabilité du putsch. Ludendorff sera acquitté. Les peines de ses camarades seront si faibles qu’elles seront absorbées par détention provisoire, déjà subie. Hitler sera, finalement, condamné à, seulement, cinq ans de détention. Le tribunal justifiera sa clémence, en arguant que les putschistes « avaient été guidés par un pur esprit patriotique et par la plus noble des volontés ».

Les brasseurs munichois avaient compris que les clients aimaient boire sur place. La brasserie Burgerbraukeller ouvrit, à München, en 1885. Elle connut, rapidement, un succès croissant. De par sa taille, Burgerbraukeller était en mesure d’accueillir plus de 3000 personnes, sous une grande tente. Ce qui en faisait un lieu idéal, pour y organiser de grands rassemblements.

Freistaat Bayern refusant l'hégémonie de Berlin, il proclame l'état d'urgence. Et, se dote d'un triumvirat, aux pouvoirs dictatoriaux, composé du commissaire général de Bavière Gustav von Kahr, monarchiste et séparatiste; du général Otto von Lossow, commandant en chef de l’armée en Bavière; et du colonel Hans von Seisser, chef de la police d’État bavaroise.

Une partie des autorités propose un renforcement de la sécurité autour de la brasserie; une autre, se veut plus rassurante et, propose une sécurité discrète et allégée. Hitler avait rencontré plusieurs membres du gouvernement bavarois, ce qui avait semé le doute, quant à ses véritables intentions.

On appelle "Putsch de la Brasserie", ou "Putsch de Munich", cette tentative de prise du pouvoir hitlérienne. Participent, notamment, à la fiesta : Hermann Göring, Ernst Röhm, Rudolf Hess, Heinrich Himmler, et Julius Streicher.

Malgré des préparatifs sérieux, les assaillants hitlériens n'ont pas le dessus. Ils trouvèrent, face à eux : 2600 policiers et soldats, mieux organisés, et mieux armés, qu'eux, et disposant de réserves. L’affrontement fit 14 morts.

Freistaat Bayern est un des seize länder allemands. Il est situé dans le sud-est de l'Allemagne. Sa capitale est München. C'est le land qui a la superficie la plus importante. La population de Freistaat Bayern est de plus de 13 millions d’habitants, ce qui en fait, après Nordrhein-Westfalen, le deuxième land le plus peuplé. Ses principales villes sont München, Nürnberg, Augsburg, Regensburg, Würzburg, Ingolstadt, Fürth, Erlangen, Bamberg, & Bayreuth.

Le putsch se terminera, piteusement, dans la confusion. Et, se soldera par l'arrestation des meneurs. Mais, malgré son échec cuisant, cette aventure ratée restera, dans l'imaginaire hitlérien, par un tour de passe-passe propagandiste, en souvenir, un défi glorieux à la tyrannie, et un glorieux jalon, dans la progression hitlérienne, vers le pouvoir. Ce sera un des mythes fondateurs de la mystique nazie.

Date de dernière mise à jour : 18/02/2024